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Bogota veut la libération de Betancourt

Ingrid Betancourt est au plus mal, selon un ancien otage des FARC.
Ingrid Betancourt serait rongée par plusieurs maladies.
Le gouvernement colombien a proposé jeudi soir de faciliter la libération de guérilleros emprisonnés, si Ingrid Betancourt est relâchée par les FARC. L'état de santé de l'otage franco-colombienne serait alarmant.

"Il suffit simplement qu'Ingrid Betancourt soit immédiatement
libérée pour que nous considérions qu'un accord humanitaire se
fasse en octroyant les bénéfices d'une suspension de peine aux
membres de la guérilla des FARC", a déclaré à Bogota Luis Carlos
Restrepo, haut commissaire colombien à la paix. Il a également
indiqué que le gouvernement colombien "réduit au minimum" ses
exigences pour permettre la libération de membres des Forces armées
révolutionnaires, ajoutant qu'il n'y a "pas de limites quant au
délit commis, ni au type de peines de prison" des guérilléros
libérables.

Etat critique

Les FARC ont proposé de libérer 39 otages, dont Ingrid
Betancourt et trois Américains, en échange de la libération par le
gouvernement de 500 de ses membres emprisonnés. Plus tôt dans la
journée jeudi, le médiateur, un fonctionnaire indépendant chargé
des relations entre la population et les autorités, avait déclaré
qu'Ingrid Betancourt souffrirait d'hépatite et aurait été soignée
dans un poste médical en zone rurale.



"L'information dont nous disposons, du moins jusqu'au mois de
février, c'est que son état est très délicat, que ses conditions
physiques et sa santé se sont détériorées", a affirmé Volmar Perez,
dans une déclaration à la radio privée colombienne Caracol. Selon
ses informations, l'otage, séquestrée par les Forces armées
révolutionnaires de Colombie depuis février 2002, serait atteinte
d'une hépatite B et de leishmaniose, une maladie de peau transmise
par des piqûres d'insectes.

Libération "à court terme"?

Plusieurs journaux colombiens se sont récemment fait l'écho de
l'aggravation de son état et de la possibilité d'une libération
imminente. Le quotidien El Colombiano, de la localité de Medellin,
avait repris dans son édition de mardi des témoignages de paysans
du département de Guaviare affirmant avoir aperçu l'otage dans un
état de santé alarmant. Le journal avait souligné que la guerilla
marxiste pourrait la libérer "à court terme" dans cette région, où
six otages ont déjà été relâchés unilatéralement par les rebelles
depuis le début de l'année.



Parmi eux, l'ancien sénateur Luis Eladio Perez, qui fut le
confident d'Ingrid Betancourt durant sa captivité, avait dès sa
remise en liberté lancé l'alerte sur la fragilité de son état. Au
Venezuela, le président Hugo Chavez, qui mène une médiation non
officielle auprès de la guérilla, a récemment confié qu'il n'avait
plus de nouvelle, depuis la mort d'un haut dirigeant des FARC,
abattu lors d'un raid colombien en Equateur début mars. Selon lui,
"un degré de probabilité de (parvenir) à la libération d'Ingrid
avait été atteint, mais cette probabilité s'est écroulée".



afp/vd

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Terrorisme international?

La Colombie attribue à la guérilla des FARC la volonté de se lancer dans le terrorisme international, après la saisie d'un stock d'uranium appauvri, dont les experts ont toutefois minimisé le potentiel de destruction.

Le ministère de la Défense a révélé mercredi avoir découvert la semaine dernière dans la banlieue misérable de Bogota près de 30 kilogrammes d'uranium.

L'uranium appauvri, dont la radioactivité est faible, est notamment utilisé dans la fabrication de projectiles capables de percer les blindages, avant de s'enflammer.

L'hypothèse d'une "bombe sale", qui provoquerait une contamination radioactive susceptible de causer des cancers, n'est pas exclue.

Selon le directeur de la police colombienne, Oscar Naranjo, "les FARC réalisent des étapes fondamentales dans la sphère terroriste afin de s'afficher comme un grand agresseur international".

La guérilla a démenti dans un communiqué: "Seuls les pays développés comme les Etats-Unis et d'autres détiennent les conditions et la technologie requise pour traiter l'uranium."

Prudence de rigueur

Les révélations sur l'état de santé d'Ingrid Betancourt ont suscité le doute.

Les autorités colombiennes ont jugé ces nouvelles infondées. "Nous avons essayé d'entrer en contact avec les personnes qui rapportaient ces rumeurs, mais il n'y a rien de vrai, rien de solide", a indiqué Luis Carlos Restrepo, affirmant que le président colombien Alvaro Uribe "restait préoccupé" par la santé d'Ingrid Betancourt.

En France, les proches de l'otage ont assuré prendre "avec une prudence extrême" ces nouvelles révélations. "La personne qui a donné ces informations n'a jamais, à ma connaissance, travaillé sur ce dossier", a noté Hervé Marro, membre du comité de soutien d'Ingrid Betancourt à Paris.