La coalition qui soutient le président Maduro, baptisée Grand pôle patriotique, a obtenu 67,7% des 5,2 millions de suffrages exprimés, a annoncé dans la nuit la présidente du Conseil national électoral. La fraction de l'opposition qui a participé au scrutin a obtenu 18% des voix, a-t-elle précisé.
"L'heure est venue. Nous avons su être patients de l'attendre pour enfin nous débarrasser de cette désastreuse Assemblée nationale (...) qui a apporté le fléau des sanctions (américaines), de la cruauté, de la douleur, de la souffrance", avait déclaré Nicolas Maduro après avoir voté dimanche.
Appel à rester à la maison
Quelque 14'000 candidats désignés par 107 partis étaient en lice pour s'emparer des 277 sièges soumis au suffrage de 20,7 millions de votants, auxquels l'opposition a demandé de rester à la maison. "Ce sera le meilleur moyen de rejeter la fraude" que représente cette élection, avait tweeté l'opposant Juan Guaido.
Cette élection, que ne reconnaîtra pas une majeure partie de la communauté internationale soutenant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim et reconnu par plus de cinquante pays, Etats-Unis en tête (lire encadré), s'est déroulée dans un pays qui traverse une profonde crise politique et économique.
Un pays économiquement à terre
Etouffé par une inflation galopante (+4000% sur un an), paralysé dans d'interminables files d'attente pour faire le plein d'essence, fatigué du manque d'approvisionnement en eau et en gaz, et excédé par les brutales coupures de courant, le Venezuela est aux abois.
Les sanctions américaines, qui suscitent 71% de rejet dans la population selon l'institut de sondage Datanalisis, ont été au centre de la campagne du camp Maduro. Juan Guaido appelle pourtant à les "amplifier" lors d'une consultation populaire qu'il tiendra la semaine prochaine, sur laquelle il compte s'appuyer pour proroger son mandat au-delà de sa date d'expiration, le 5 janvier.
En choisissant une nouvelle fois de boycotter un scrutin qu'il estime sans garantie après la présidentielle de 2018 ou le vote sur une Assemblée constituante en 2017, Juan Guaido joue son va-tout avec cette consultation aux effets incertains.
afp/oang
"Une imposture et une mascarade"
Les Etats-Unis, qui soutiennent Juan Guaido, appliquent de fortes sanctions économiques contre le Venezuela, dont un embargo pétrolier en vigueur depuis avril 2019, destinées à renverser le successeur d'Hugo Chavez (1999-2013).
"Ce qu'il se passe aujourd'hui au Venezuela est une imposture et une mascarade, pas une élection", a écrit dimanche le secrétaire d'Etat Mike Pompeo sur Twitter.
"Les résultats annoncés par le régime illégitime de Nicolas Maduro ne reflèteront pas la volonté du peuple vénézuélien", a ajouté le secrétaire d'Etat américain.