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La mozzarella, victime de la crise napolitaine

Le dépassement de dioxine est minime, selon les experts.
Le dépassement de dioxine est minime, selon les experts.
Star de la cuisine italienne, la mozzarella subit de plein fouet la crise des déchets napolitains. En cause: la détection dans des élevages de bufflonnes d'un taux de dioxine légèrement supérieur à la normale.

Après la Corée du Sud, le Japon a annoncé mercredi qu'il
interdisait l'importation de «mozzarella di bufala», a indiqué un
responsable de l'Organisme pour la protection de la mozzarella de
lait de bufflonnes labellisée «Dop» (l'équivalent de l'appellation
d'origine contrôlée française).

"Excessif"

«Ce boycottage me semble excessif», a déploré le ministre
italien de l'Agriculture Paolo De Castro. «Il ne faut pas provoquer
un alarmisme dangereux», a-t-il affirmé.



Les autorités sanitaires de Campanie, la région de Naples, avaient
annoncé jeudi dernier avoir placé sous séquestre au cours des
quinze derniers jours 66 élevages de bufflonnes dont le lait livré
à des établissements fabriquant de la mozzarella contenait un taux
de dioxines supérieur à celui légalement toléré.

Le dépassement est minime

«L'enquête ne touche pas plus d'une soixantaine des 1900
élevages de bufflonnes et seuls 1,5% de la production de lait et
2,8% de la production de mozzarella sont visés», souligne un
responsable sous couvert de l'anonymat.



Il affirme que le taux de dioxine dans la mozzarella incriminée se
situe entre 6,2 et 6,8 picogrammes (un picogramme = un millionième
de millionième de gramme) de dioxine par gramme de graisse, à peine
supérieur au seuil légal de 6 picogrammes fixé par les
autorités.



Le problème «pourrait être lié» à un «enfouissement illégal de
déchets, et nous savons que c'est le cas en Campanie dans plusieurs
endroits. Mais il n'y a aucune certitude», a expliqué ce
responsable.



ats/cer

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Les experts sont "peu inquiets"

Depuis 14 ans, la Campanie est placée en «état d'urgence» en raison du dysfonctionnement chronique des centres de traitement et de la gestion anarchique des ordures, en partie dus à l'infiltration de la Camorra, la mafia locale, dans le marché juteux du recyclage.

Les experts sanitaires cités par la presse italienne étaient dans leur grande majorité peu inquiets d'éventuelles répercussions de la dioxine découverte dans la mozzarella sur la santé. Selon La Repubblica, «il faudrait consommer environ 1300 kilos de mozzarella quotidiennement pendant quinze jours pour mettre en danger sa santé».

L'Italie produit 33'000 tonnes de mozzarella par an et compte quelque 250'000 bufflonnes produisant du lait destiné à la mozzarella, fabriquée à 80% en région Campanie.