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Violents heurts au Tibet: plusieurs morts

Vidéo: interview du représentant du gouvernement tibétain sur les violences policières
Vidéo: interview du représentant du gouvernement tibétain sur les violences policières
Plusieurs personnes auraient été tuées vendredi à Lhassa lors de violences après une manifestation de moines bouddhistes dans le quartier du marché, selon le centre des urgences médicales.

Après plusieurs jours de manifestation, la situation s'est
vivement dégradée vendredi. Des magasins ont été incendiés et des
coups de feu ont été entendus près du principal marché de la ville.
Les policiers chinois, soutenus par des blindés, bloquent les
principales artères de Lhassa, selon des témoins.

Il est encore impossible de savoir combien de personnes ont été
tuées. Les services médicaux ont par ailleurs affirmé devoir faire
face à de nombreux blessés.

Monastères fermés

L'ambassade des Etats-Unis à Pékin a aussi rapporté des
témoignages de citoyens américains signalant des coups de feu et
des violences dans la capitale tibétaine. Elle a appelé la Chine à
la retenue. La plupart des pays occidentaux, ainsi que l'ONU et
l'UE ont fait de même.



"Une voiture de police a été incendiée près du monastère de
Ramoche et nous avons appris que les mouvements de population
avaient été restreints par les autorités", a déclaré une
responsable d'une organisation de défense des Tibétains, "Campagne
internationale pour le Tibet". Des touristes étrangers ont fait
état de scènes de "panique".



Les autorités chinoises ont également fermé au public l'accès à
trois monastères du Tibet, a rapporté vendredi une ONG basée à
Washington. Cette décision intervient après une série de
manifestations dans la province himalayenne.

Une semaine tendue

Depuis le début de la semaine, des moines bouddhistes
manifestent au Tibet et dans les régions avoisinantes, où vivent
des minorités tibétaines, à l'occasion du 49e anniversaire du
soulèvement de Lhassa qui avait abouti à l'exil du dalaï lama, le
chef spirituel des bouddhistes tibétains.



Jeudi, la police indienne a arrêté cent Tibétains, exilés dans le
nord de l'Inde, qui marchaient vers le Tibet pour manifester contre
la répression chinoise. Les réfugiés ont déclarer vouloir tout de
même poursuivre leur mouvement.



L'ambassade américaine a adressé un courriel à ses ressortissants,
les enjoignant à rester hors de la plus grande ville du Tibet, au
cinquième jour des protestations contre le pouvoir chinois.



agences/boi

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Témoignage d'un représentant du gouvernement en exil

Yves Magat, journaliste de la TSR, a interviewé dernièrement Kelsang Gyaltsen, représentant en Europe de l'Ouest du gouvernement tibétain en exil, basé à Genève.

Confirmant que de nombreuses manifestations avaient lieu depuis quelques jours au Tibet, Kelsang Gyaltsen se dit très préoccupé par la situation.

Selon lui, "plutôt que de chercher à négocier pacifiquement, les autorités chinoises envoient les forces de l'ordre et l'armée pour encercler les manifestants".

Kelsang Gyaltsen assure aussi que le dalaï lama soutient les JO de Pékin depuis le début, espérant que la manifestation poussera la Chine à s'ouvrir, à être plus tolérante, à améliorer la situation des droits de l'homme et du Tibet.

Voir la vidéo de l'interview ci-contre

Appel du dalaï lama

Le dalaï lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains en exil, a demandé vendredi à la Chine de "renoncer à l'usage de la force" au Tibet.

Dans une déclaration publiée à Dharamsala, en Inde, le prix Nobel de la paix se déclare "profondément préoccupé par la situation au Tibet après les manifestations pacifiques qui se sont déroulées dans plusieurs parties du Tibet au cours des derniers jours y compris à Lhassa".

"Ces protestations sont la manifestation d'un profond ressentiment du peuple tibétain vis à vis du régime actuel», ajoute-t-il.

"J'appelle donc les responsables chinois à renoncer à l'usage de la force et à mettre fin à ce ressentiment persistant à travers le dialogue avec le peuple tibétain", a ajouté le chef spirituel bouddhiste.