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Le dalaï-lama condamne un génocide culturel

A 73 ans, Tenzin Gyatso se voit contraint de poser ses valises.
Le dalaï-lama refuse d'appeler au boycott des JO de Pékin.
Le dalaï-lama a réclamé dimanche une enquête internationale après les émeutes meurtrières à Lhassa, tout en condamnant le "régime de la terreur" imposé par la Chine, qu'il a de nouveau accusée de "génocide culturel".

"S'il vous plaît, enquêtez, si cela est possible... Qu'un
organisme international tente d'abord d'enquêter sur la situation
au Tibet", a plaidé le chef spirituel du bouddhisme tibétain, lors
d'une conférence de presse à Dharamsala (Inde), où il vit en exil.
La situation s'est embrasée vendredi à Lhassa avec des violences
dans le centre historique de la ville qui ont fait 10 morts selon
les autorités chinoises, 80 selon le gouvernement tibétain en
exil.

Il s'agit des manifestations les plus sanglantes au Tibet depuis
celles de 1989. "Que ce soit de façon intentionnelle ou non, un
génocide culturel est en train de se dérouler", a ajouté le
dignitaire, affirmant que les Tibétains étaient traités "comme des
citoyens de seconde classe" au sein de la région autonome
chinoise.



Il a également pourfendu "le régime de la terreur" imposé par la
Chine communiste. "Ils s'appuient uniquement sur la force de façon
à obtenir un simulacre de paix, une paix amenée par la force au
moyen d'un régime de la terreur", a considéré le chef spirituel
tibétain.

Pour les JO de Pékin

Il s'est toutefois refusé à appeler au boycottage des jeux
Olympiques prévus en août à Pékin. "Je souhaite ces jeux", a-t-il
dit. "Le peuple chinois (...) a besoin de se sentir fier. La Chine
mérite d'accueillir les jeux Olympiques", a-t-il estimé. "On doit
rappeler à Pékin qu'il doit être un hôte convenable pour les jeux
Olympiques", a-t-il déclaré. La Chine compte se servir des jeux
comme d'une vitrine de son développement.



Peu avant l'intervention du lauréat 1989 du prix Nobel de la paix,
de jeunes Tibétains radicaux avaient déjà dénoncé à Dharamsala "un
génocide" perpétré par la Chine, après les violences meurtrières
qui ont embrasé Lhassa. "La Chine doit arrêter la brutale
répression et le génocide au Tibet", avait lancé Sonam Darjee, un
responsable du Congrès de la jeunesse tibétaine qui, à l'inverse du
dalaï-lama, exige l'indépendance pure et simple et non une simple
"autonomie culturelle" de la région autonome chinoise.



Interrogé sur le bilan des émeutes, le dalaï-lama a déclaré: "Nous
avons différentes sources: certains disent 10 (morts), d'autres 30,
d'autres encore 60, et certains 80, 100. Je ne sais pas". Par
ailleurs, le chef spirituel a réaffirmé qu'il luttait pour une
autonomie du Tibet et non l'indépendance et que sa campagne était
non-violente. A la question de savoir s'il avait la capacité de
mettre fin aux manifestations des Tibétains, le dalaï-lama a
répondu qu'il n'avait "pas un tel pouvoir". "Je me sens
impuissant", a-t-il affirmé.



agences/hoj

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Manifestation à Zurich

Plusieurs centaines de personnes - 700 selon la police et un millier selon les organisateurs - ont manifesté samedi à Zurich devant le consulat chinois pour dénoncer l'escalade de la violence au Tibet.

De son côté, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a appelé les autorités chinoises à "renoncer à tout recours démesuré à la force".

La manifestation, organisée par plusieurs organisations tibétaines, a rassemblé aussi bien des Tibétains que des Suisses.

Un bref incident a été signalé lorsqu'un manifestant a escaladé les barrières dressées devant le consulat, suivi par plusieurs autres. Des pierres ont été jetées contre le bâtiment.

La police a rapidement repris le contrôle de la situation à l'aide de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Il n'y a eu ni interpellation ni blessé.

Dans des discours et des choeurs, les manifestants ont demandé à la Confédération d'envoyer une délégation pour enquêter sur les récents événements à Lhassa et appelé le Comité international olympique (CIO) à oeuvrer pour que les Jeux olympiques de Pékin soient l'occasion d'avancées dans le domaine du respect des droits humains.

Les manifestants exhortent en outre les autorités chinoises à renoncer à utiliser des armes contre les manifestants, pour éviter un massacre comme sur la place Tienanmen en 1989. Pékin doit en outre engager le dialogue avec le dalaï-lama.