Le milliardaire italien est opposé au maire de Rome, Walter
Veltroni.
La majorité dont disposerait Berlusconi, 71 ans, au Sénat, et donc
sa capacité à gouverner un pays en perte de vitesse, est cependant
la grande inconnue du scrutin. Les 47 millions d'électeurs ont été
invités à se rendre aux urnes toute la journée de dimanche et
pourront continuer de voter lundi entre 7h00 et 15 heures.
Particpation en baisse
A la clôture provisoire du scrutin à 22h00, le taux de
participation pour la Chambre des députés s'établissait à près de
63% de votants contre plus de 66% lors des élections de 2006, selon
des chiffres presque complets du ministère de l'Intérieur. Le taux
de participation dépasse régulièrement les 80% en Italie pour ce
type d'élections depuis plus de 25 ans.
Veltroni, accompagnée de son épouse Flavia et sans cravate, a été
l'un des premiers leaders à voter dans la capitale, tout comme le
président de la République Giorgio Napolitano.
Quid du sénat ?
Les derniers sondages autorisés, publiés il y a 15 jours, ont
prédit le retour au pouvoir pour un troisième mandat de Berlusconi,
à la tête du nouveau Parti du peuple de la liberté (PDL) qui
regroupe ses alliés d'Alliance nationale (conservateur) et de la
Ligue du nord (régionaliste et populiste).
Mais une majorité dans le pays ne signifie pas nécessairement une
majorité au Sénat en raison d'une loi électorale qui attribue la
prime de majorité au parti vainqueur sur une base régionale à la
chambre haute. Si les plus petits partis - Gauche arc en ciel
(communistes et Verts), UDC (centre droit chrétien), La Destra
(extrême droite) font un bon score dans certaines régions-clés,
cela risque de priver de prime le PDL de Berlusconi et le nouveau
Parti démocrate (PD) de Veltroni.
L'Italie se retrouverait alors dans une situation semblable à 2006
lorsque Romano Prodi avait gagné de justesse, son gouvernement
chutant 20 mois plus tard, faute de majorité suffisante au Sénat.
Le PD et le PDL ont donc appelé à "voter utile" pour éviter un
éparpillement des voix tout au long d'une campagne considérée comme
très ennuyeuse et dominée par des promesses de baisse d'impôts.
Le poids des indécis
Face au milliardaire italien, l'ex-maire de Rome, 52 ans, qui se
présente pour la première fois à un mandat national, a réussi à
combler une partie de son handicap mais l'écart entre les deux
concurrents s'est stabilisé autour de 6 points, selon les sondages.
Le nombre d'indécis, deux semaines avant le scrutin, était encore
de 25% à 30%.
En cas de match nul au Sénat, Berlusconi serait contraint de
négocier des alliances. Une telle situation pourrait voir le chef
de l'UDC Pier Ferdinando Casini jouer un rôle d'arbitre mais
Veltroni pourrait aussi accepter d'appuyer un gouvernement de
droite pour faire les réformes indispensables à la remise en marche
du pays, en particulier la loi électorale.
En plus des législatives, les Italiens vont aussi voter dans
plusieurs villes pour des municipales, notamment à Rome, et pour
des régionales, comme en Sicile. Les premiers sondages sortie des
urnes sont attendus dès 15 heures lundi et les premières
projections en sièges vers 19 heures. En cas de score serré, les
résultats officiels pourraient être publiés seulement mardi.
agences/lan/het
Vote de l'étranger
Près de 3 millions d'Italiens de l'étranger avaient le droit de voter, par correspondance, pour élire leurs propres représentants au Parlement de Rome (douze députés sur 630 et six sénateurs sur 315). En Suisse, il y a environ 190 000 ayants droit.
Les Italiens de l'étranger devaient envoyer leur bulletin par poste jusqu'à jeudi dernier.
La participation s'est établie à 41,66% des ayants droit, contre 42,07% en 2006, selon un chiffre non définitif. En Suisse, elle a atteint 47,32%, contre 50,45% il y a deux ans.
Vives critiques
Le vote à l'étranger est la cible de nombreuses critiques depuis les législatives de 2006, où la diaspora a élu pour la première fois ses propres représentants. Auparavant, les expatriés devaient se rendre dans leur commune d'origine pour voter.
Il y a deux ans, le résultat du vote à l'étranger avait été contesté, en raison des opérations de dépouillement laborieuses.
La droite, battue de justesse, avait notamment dénoncé la «disparition» de 30'000 bulletins en provenance de Suisse. Une accusation démentie par la suite.
Le dépouillement pourrait une nouvelle fois se révéler chaotique, a prévenu récemment le sénateur "suisse" Claudio Micheloni, en lice pour le Parti démocrate (PD, gauche).
Il a notamment mis en doute la capacité de la commune de Rome à comptabiliser l'ensemble des bulletins de la diaspora, en plus du dépouillement du vote de la circonscription de la capitale.