Ces images de la cérémonie, filmées lundi soir par la délégation égyptienne, ont été diffusées en France par l'équipe de l'émission "Quotidien" sur la chaîne TMC.
La remise de décoration ne figurait pas à l'agenda officiel du président Macron, tout comme le dîner offert dans la foulée en l'honneur du président Sissi.
L'attribution de la grand-croix de la Légion d'honneur au président Sissi – décrié par les défenseurs des droits humains pour la répression dans son pays – a suscité des réactions outrées sur les réseaux sociaux.
De telles attributions relèvent des "exercices imposés" lors des visites d'Etat, relève-t-on dans l'entourage du président Macron: "Les échanges de décorations sont l'un des éléments traditionnels des visites d'Etat, qui sont rares, une à deux par an en France. Et comme il s'agit de chefs d'Etat, ils reçoivent la plus haute distinction", renchérit une source diplomatique française.
Selon le site de la Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur, les étrangers peuvent être décorés s'ils ont "rendu des services" à la France, "encouragé des causes qu'elle défend" comme la défense des droits de l'Homme, ou dans le cadre de visites d'Etat "au titre de la réciprocité diplomatique" et afin de soutenir "la politique étrangère de la France" (lire encadrés).
Médias exclus
Pour la visite du président Sissi, les cérémonies aux Invalides et à l'Arc de Triomphe, l'arrivée à l'Elysée pour le dîner d'Etat ou la rencontre avec la maire de Paris Anne Hidalgo, n'étaient pas non plus ouvertes aux télévisions françaises et agences internationales.
"Sur une visite d'Etat, c'est le Quai d'Orsay qui fixe le protocole d'accréditation, y compris pour le secteur Hôtel de Ville. Il n'y a pas eu d'accréditation autorisée, le Quai ne l'a pas souhaité", a déclaré à cet égard un proche d'Anne Hidalgo.
Mais l'exécutif dément avoir donné des consignes aux différents hôtes du président Sissi. "La seule consigne sur cette visite c'était que chacun gérait sa communication", assure-t-on au Quai d'Orsay.
afp/sjaq
D'autres récipiendaires de la grand-croix
Le président Macron a décerné la grand-croix au grand duc Henri de Luxembourg en 2018, selon l'Elysée.
Les rois d'Espagne, des Pays-Bas ou du Maroc et plusieurs présidents, dont le russe Vladimir Poutine (2006) et le polonais Bronislaw Komorowski (2012), l'avaient aussi reçue.
Retrait de la décoration de Bachar al-Assad
La France a engagé sous Emmanuel Macron une procédure de retrait de la Légion d'honneur au président syrien Bachar al-Assad en raison de la guerre civile dans ce pays depuis 2011 et de la répression sanglante engagée par le régime de Damas.
Ce dernier – qui avait été fait grand-croix par Jacques Chirac en 2001 – l'a finalement rendue après la participation de Paris aux frappes contre la Syrie en avril 2018.