A quelques jours du cinquième anniversaire de l'Accord de Paris, les Européens ont donné leur feu vert à une baisse des émissions du continent d'"au moins 55%" d'ici 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif de 40% actuellement. Le but: arriver à la neutralité carbone en 2050.
"Une proposition ambitieuse pour un nouvel objectif climatique", s'est félicitée sur Twitter la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. "Dix ans, c'est demain. Alors, mettons tout en œuvre pour réussir, maintenant, tous ensemble. Car il n'y a pas de plan B", a réagi le président français Emmanuel Macron.
Les modalités et la répartition des efforts ont été au cœur des négociations. La Pologne, très dépendante du charbon, redoute les lourdes conséquences économiques de ce verdissement et exigeait des garanties sur les aides financières qu'elle obtiendrait.
Experts et organisations de défense de l'environnement se montrent très critiques. Une baisse d'au moins 65% serait nécessaire pour respecter l'Accord de Paris, selon les dernières données scientifiques, rappellent les organisations WWF et Greenpeace, ainsi que la coordination Climate Action Network (CAN).
Sanctions individuelles contre la Turquie
L'UE a aussi décidé de nouvelles sanctions contre la Turquie. "Nous avons décidé des sanctions individuelles" contre des personnes impliquées dans les activités de recherche et les forages dans les eaux de Chypre et "elles seront mise en oeuvre dans les prochaines semaines", a annoncé Emmanuel Macron à la fin de la réunion vendredi.
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Une liste de noms sera établie et des mesures supplémentaires – ajout de nouveaux noms, d'entreprises – pourront être décidées en mars lors d'un nouveau point d'étape, si la Turquie poursuit ses actions.
Plan de relance sauvé
Les dirigeants européens étaient aussi parvenus jeudi soir à trouver un accord permettant à l'Europe d'emprunter solidairement pour relancer son économie. L'accord ne sacrifie pas le nouveau mécanisme conditionnant l'octroi de ses fonds au respect de l'Etat de droit (justice indépendante, politique anticorruption...).
Hostiles à ce dispositif et accusées régulièrement de saper les valeurs démocratiques, la Hongrie et la Pologne bloquaient le budget européen pour la période 2021-2027 (1074 milliards) et le plan de relance (750 milliards d'euros).
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ats/sjaq