Alors que la cinquantaine de plaintes déposées par les alliés de Donald Trump ont toutes - à une exception près - été rejetées par les tribunaux ou abandonnées, les autorités texanes avaient déposé mardi un recours pour demander l'annulation des résultats dans les États de Pennsylvanie, Géorgie, Michigan et Wisconsin.
Vendredi, les neuf juges de la Cour suprême, dont trois nommés par le président républicain, ont estimé à l'unanimité dans une courte décision que le Texas n'était pas en droit de se mêler de l'organisation des élections dans les autres Etats.
Ils infligent ainsi un nouveau camouflet à Donald Trump, alors que le collège électoral des Grands électeurs doit se réunir lundi pour entériner la victoire du démocrate Joe Biden.
Le président sortant refuse toujours de concéder sa défaite. Sur Twitter, il a estimé que la Cour suprême l'a "laissé tomber" et a accusé les juges de n'avoir fait preuve "ni de sagesse, ni de courage!".
Menace de "sécession" du Texas
De son côté, son avocat Rudy Giuliani a prétendu sur la chaîne Fox News que la plainte était pourtant "solide". La porte-parole de la Maison Blanche Kayleigh McEnany a elle aussi jugé sur Fox News que la Cour suprême avait "esquivé" ses responsabilités.
Mais la réaction la plus violente est venue du président du Parti républicain du Texas, Allen West, qui n'a pas hésité à brandir la menace d'une sécession de cet Etat du sud. "Peut-être que les Etats respectueux des lois devraient s'allier et former une union d'Etats qui respecteraient la Constitution", a-t-il affirmé dans un communiqué officiel de son parti.
Le rejet "ferme et rapide" du recours "n'est pas une surprise", a réagi un porte-parole de Joe Biden, dénonçant des "tentatives sans fondement" de la part du camp du milliardaire républicain et "des attaques contre le processus démocratique".
En lice pour la "plainte la plus folle sur les élections"
À l'exception des fidèles alliés de Donald Trump et des élus républicains du Congrès (plus de 120 sur 250) qui s'étaient associés formellement à la démarche, la plainte texane avait été quasi-unanimement jugée irrecevable, voire ridicule par de nombreux experts.
"C'est un communiqué de presse déguisé en plainte", avait estimé le professeur Rick Hasen sur son site Election blog. "On a un nouveau candidat dans la catégorie 'plainte la plus folle sur les élections'", a ajouté son confrère texan Steve Vladeck sur Twitter.
Pour la première fois de son histoire, le très sérieux site Scotusblog, qui couvre l'actualité de la Cour suprême, avait appelé ses juges à "anéantir" la plainte du Texas. "Ce n'est pas une plainte sérieuse ni une posture légitime", avait estimé son cofondateur Tim Goldstein.
ats/jop