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L'ancien journaliste et opposant iranien Rouhollah Zam a été exécuté samedi

L'ancien journaliste Rouhollah Zam avait comparu pour 17 chefs d'accusation. [Mizan News Agency / AFP - Ali Shirband]
L'ancien journaliste et opposant iranien Rouhollah Zam a été exécuté samedi / Le Journal horaire / 1 min. / le 12 décembre 2020
L'opposant iranien Rouhollah Zam, qui fut plusieurs années exilé en France, a été exécuté samedi matin, quelques jours après la confirmation de sa condamnation à mort pour son rôle dans la vague de contestation de l'hiver 2017-2018.

Le "contre-révolutionnaire" Zam a été pendu dans la matinée en raison de la "sévérité des crimes" commis contre le République islamique d'Iran, a annoncé la télévision d'Etat iranienne.

Le régime iranien accusait cet ancien journaliste d'être "dirigé par le renseignement français" et soutenu par les services secrets des Etats-Unis et d'Israël.

Rouhollah Zam avait vécu en exil plusieurs années en France, où il disposait du statut de réfugié, avant d'être arrêté en 2019 par les Gardiens de la révolution, bras armé de la République islamique, dans des circonstances peu claires.

Il est en effet tombé dans un guet-apens lors d'un déplacement en Irak, où il espérait obtenir le soutien du grand Ayatollah irakien Ali al-Sistani. Son arrestation avait été annoncée en octobre 2019, sans que l'Iran n'en précise le lieu ni la date.

Activisme sur Telegram

Il avait été inculpé pour 17 chefs d'accusation en lien avec la sécurité du pays par le tribunal révolutionnaire de Téhéran, dont 13 liés au crime de "corruption sur la terre", à la définition très large et passible de peine de mort.

En 2015, Rouhollah Zam avait fondé un média, Amadnews, sous la forme d'un groupe sur la messagerie cryptée Telegram, à travers lequel il avait couvert de manière indépendante la contestation de l'hiver 2017-2018.

Au moins 25 personnes avaient été tuées dans le cadre de la répression de ces troubles ayant touché plusieurs dizaines de villes iraniennes entre le 28 décembre 2017 et le 3 janvier 2018. Téhéran avait qualifié de "sédition" ce mouvement de protestation politique et économique.

jop avec ats

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L'UE condamne "dans les termes les plus forts"

L'Union européenne a condamné samedi "dans les termes les plus forts" l'exécution de l'opposant iranien Rouhollah Zam, rappelant son opposition à la peine de mort "quelles que soient les circonstances", dans un communiqué.

Elle juge aussi "impératif que les autorités iraniennes respectent les droits des accusés et cessent d'avoir recours à des aveux télévisés pour établir et démontrer leur culpabilité", souligne le communiqué d'une porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.

Réaction "choquée" de Reporter sans Frontières

L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) a dit samedi être "choquée que [les autorités iraniennes] aient mis à exécution leur sentence".

Qualifiant  Rouhollah Zam de "journaliste et dissident", l'organisation de défense des droits humains Amnesty International avait quant à elle rapidement réagi à l'annonce de sa condamnation, jugeant que celle-ci marquait "une escalade choquante dans le recours de l'Iran à la peine de mort comme arme de répression".

L'ONG avait aussi demandé à l'Union européenne d'intervenir rapidement auprès du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, "pour qu'il annule ce verdict cruel".

Avec au moins 251 exécutions en 2019, l'Iran est, après la Chine, le pays qui a le plus recours à la peine capitale, selon le dernier rapport mondial sur la peine de mort d'Amnesty International.