"J'appelle aujourd'hui les responsables du monde à déclarer l'état d'urgence climatique dans leur pays jusqu'à ce que la neutralité carbone soit atteinte", a lancé Antonio Guterres. Il y a cinq ans, la communauté internationale s'était engagée à contenir le réchauffement "nettement" au-dessous de +2°C, et si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
Mais les engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pris par les différents pays "n'étaient pas suffisants" et "n'ont pas été respectés", a souligné Antonio Guterres, avant de rappeler qu'il est nécessaire de "réduire les émissions mondiales de 45 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010".
Dizaines de chefs d'Etat
Des dizaines de chefs d'État et de gouvernement dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel ou le président chinois Xi Jinping doivent afficher samedi leurs ambitions pour lutter contre le réchauffement climatique.
Des représentants d'entreprises comme Apple, de la société civile et de peuples indigènes doivent également participer à ce sommet organisé par les Nations unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec le Chili et l'Italie.
A moins d'un an de la COP26 qui se tiendra en novembre 2021 à Glasgow, en Ecosse, le secrétaire général de l'ONU les a exhortés "à faire preuve d'ambition, à faire cesser les coups portés à notre planète, et à faire ce qu'il faut pour garantir l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants".
"Des raisons d'espérer"
Après l'élan historique de l'Accord de Paris, l'enthousiasme était retombé, douché un an plus tard par l'élection à la Maison Blanche de Donald Trump qui avait annoncé le retrait de la deuxième économie mondiale du pacte mondial contre le dérèglement climatique.
"Nous avons manqué de réaliser les actions audacieuses nécessaires et, aujourd'hui, nous n'avons pas de temps à perdre", a reconnu samedi Joe Biden, dans un communiqué. Il a souligné que les États-Unis rejoindraient l'Accord de Paris dès "le premier jour de (sa) présidence" et réaffirmé sa volonté d'organiser un sommet international sur le climat dans les 100 jours qui suivront.
Pour le directeur exécutif de Greenpeace, John Sauven, "il y a des raisons d'espérer". "Avec Donald Trump hors de la Maison Blanche et une action en faveur du climat plus forte de la Chine, de la Corée du Sud et du Japon, nous avons maintenant une chance de rassembler le monde dans un énorme effort pour réduire les émissions de gaz à effet de serre", a-t-il souligné dans un communiqué en amont du sommet.
asch avec agences
Le welcome back" de Macron aux Américains
"Welcome back!": Emmanuel Macron a salué samedi en anglais le retour annoncé des Etats-Unis, avec l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, dans l'accord de Paris sur le climat conclu il y a cinq ans et pour lequel "l'action doit être immédiate".
"Welcome back, welcome home!" (content de vous revoir à la maison!), a lancé le président français "à nos amis américains", dans son intervention devant le "sommet ambition climat" organisé de manière virtuelle par l'ONU, la France et la Grande-Bretagne.
"Nous avons continué à avancer, à oeuvrer malgré le choix américain", a-t-il dit en référence au retrait des Etats-Unis décidé par Donald Trump, et "nous avons tenu".