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Dogu Perinçek a été arrêté en Turquie

Dogu Perinçek ira jusqu'à Strasbourg, a affirmé le politicien turc
Dogu Perincek lors de son procès à Lausanne en mars 2007
Le nationaliste turc Dogu Perinçek et plusieurs autres personnalités ont été interpellés vendredi en Turquie. Ils sont soupçonnés d'être liés à un réseau qui avait l'intention de tuer le Prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk.

Dogu Perinçek, chef du Parti travailliste (IP, non-représenté au
Parlement), Ilhan Selçuk, journaliste octogénaire connu du
quotidien d'opposition Cumhuriyet, et Kemal Alemdaroglu, ex-recteur
de l'Université d'Istanbul, ont été placés en garde à vue à Ankara
et Istanbul, précise l'agence de presse Anatolie.

Les accusations frappant les trois hommes arrêtés vendredi n'ont
pas été immédiatement précisées mais l'agence Anatolie souligne
qu'ils ont été appréhendés pour leur rôle présumé dans un réseau
ultra-nationaliste qui avait l'intention de tuer Orhan Pamuk et des
personnalités politiques kurdes. Ils devront comparaître devant un
procureur à Istanbul, selon Anatolie.



Des policiers ont eux par ailleurs saisi des documents et des
disquettes informatiques dans une chaîne de télévision appartenant
au parti de Dogu Perinçek et un mensuel, organe de presse d'IP.
Treize autres personnes au total, dont un général et un colonel en
retraite ainsi qu'un avocat et un malfaiteur connu dans le pays,
ont été écrouées dans cette affaire très suivie par la presse.

Orhan Pamuk, cible privilégiée

Selon les médias turcs, les suspects voulaient assassiner Orhan
Pamuk, le journaliste pro-islamiste Fehmi Koru et des personnalités
politiques kurdes telles Leyla Zana et Osman Baydemir. La police
enquêterait aussi sur l'implication de ces suspects dans des
assassinats politiques, dont celui du journaliste arménoturc Hrant
Dink, celui du prêtre catholique italien Andrea Santoro et d'un
magistrat de haut rang.



Les médias lient le réseau ultra-nationaliste à l'"Etat profond",
terme qui désigne des mouvances au sein des forces de sécurité qui
agiraient dans l'illégalité en pensant préserver les intérêts de
l'Etat turc. Orhan Pamuk est lui régulièrement la cible des milieux
nationalistes turcs pour ses prises de positions pro-kurdes et ses
déclarations qualifiant de «génocide» les massacres d'Arméniens
pendant l'empire ottoman que la Turquie nie catégoriquement.



agences/sun

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Condamné en Suisse

Dogu Perinçek a été condamné fin 2007 en Suisse pour discrimination raciale, après une procédure qui est allée jusqu'au Tribunal fédéral.

Il avait annoncé qu'il ferait recours devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg.

Le président de IP avait nié publiquement l'existence d'un génocide perpétré par l'empire ottoman en 1915 sur le peuple arménien. Il l'avait qualifié de «mensonge international» dans des discours prononcés à Lausanne, Opfikon (ZH) et Köniz (BE).