La dénommée "consultation populaire" demandait aux Vénézuéliens s'ils soutenaient "tous les mécanismes de pression nationale et internationale" en faveur d'"élections présidentielle et législatives libres", et s'ils rejetaient les élections législatives du 6 décembre. Elle avait démarré lundi via internet pour se conclure samedi avec la tenue de 3000 sites de vote dans le pays.
Les organisateurs de la consultation ont assuré sur Twitter que 6,4 millions de personnes y avaient participé: 3,2 millions se sont rendues directement aux urnes au Venezuela, 2,4 millions ont participé sur internet et environ 850'000 depuis l'extérieur du pays. Mais au dernier jour de la consultation, des sites prévus pour le vote sont apparus à moitié vides, notamment à Caracas.
L'opposition a cependant qualifié cette consultation de triomphe "historique". La "participation à la consultation a dépassé de beaucoup la fraude qu'ils avaient organisée" le 6 décembre, a assuré Juan Guaido sur Twitter, en faisant allusion aux élections législatives largement remportées (91%) par le Parti socialiste uni mais massivement boycottées par le gros de l'opposition.
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Intimidations et censure dénoncées
Juan Guaido a dénoncé la "censure" du gouvernement et le manque de soutien des médias télévisés du pays pour diffuser son appel, tandis que l'opposition a fait état d'"intimidations" et de menaces autour des sites prévus pour la consultation, par des "groupes de civils armés pro-régime", dans certaines régions du Venezuela et certains quartiers de la capitale.
De son côté, le président Nicolas Maduro avait d'emblée minimisé l'importance de la consultation, estimant qu'elle n'aurait "aucune valeur légale, seulement une valeur informative". Il avait par ailleurs désigné Juan Guaido comme un "charlatan" et une "marionnette" aux mains des Etats-Unis.
Juan Guaido en perte de popularité
Ce n'est pas la première fois que l'opposition invite à prendre part à une consultation alternative, en marge du système électoral. Une initiative semblable avait abouti, en juillet 2017, au rejet de l'Assemblée constituante, un organe 100% "chaviste", installé en août de cette année-là, après des mois de manifestations qui avaient fait 125 morts. L'opposition avait alors assuré avoir réuni 7,6 millions de voix en sa faveur.
Juan Guaido est aujourd'hui beaucoup moins populaire qu'il ne l'était lorsqu'il s'était autoproclamé président - et avait été reconnu par une cinquantaine de pays - en janvier 2019. Beaucoup de Vénézuéliens se disent déçus de n'avoir constaté aucun changement dans le pays. Le leader de l'opposition jouait ainsi son va-tout avec cette consultation symbolique, à quelques semaines de la fin de son mandat de président du Parlement vénézuélien qui s'achève le 5 janvier.
afp/jop