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Flamme olympique: la Chine dénonce

Les Tibétains ont continué à manifester en Inde notamment.
Les Tibétains ont continué à manifester en Inde notamment.
La Chine a qualifié mardi de "honteux" l'incident qui a perturbé la veille la cérémonie d'allumage de la flamme olympique en Grèce, alors que la pression internationale s'accentue sur Pékin en raison de la crise tibétaine.

"Tout acte visant à perturber le parcours de la flamme olympique
est honteux et impopulaire", a déclaré un porte-parole du ministère
chinois des Affaires étrangères, Qin Gang. Trois militants de
l'association Reporters sans frontières (RSF), dénonçant les
atteintes aux droits humains en Chine, ont perturbé lundi à Olympie
(sud de la Grèce) le discours du président du comité d'organisation
des Jeux de Pékin, Liu Qi.

Silence de la presse

La quasi-totalité de la presse chinoise a ignoré mardi
l'incident. Seul le "Global Times", spécialisé en politique
étrangère, l'évoque en quelques lignes. Pékin a souhaité que de
tels problèmes ne se reproduisent pas lors du parcours de la flamme
à l'étranger. La flamme a repris son périple sous haute
surveillance policière mardi.



Depuis New York, l'organisation humanitaire Human Rights Watch a
dénoncé son passage prévu par le Tibet à la mi-juin, estimant
qu'elle ne "doit pas devenir un écran de fumée masquant les abus
contre les droits de l'homme".

Accès réduit pour les médias

Pékin a annoncé qu'un groupe d'une dizaine de journalistes,
sélectionnés par Pékin, se rendront à Lhassa mercredi pour
connaître "la vérité" sur les émeutes dans la capitale tibétaine,
qui ont fait officiellement 19 morts. Les Tibétains en exil parlent
eux d'environ 140 morts.



Les troubles se poursuivent sur le terrain. Selon les autorités
chinoises, un policier a été tué mardi au Sichuan, province du
centre de la Chine limitrophe du Tibet. Le Centre tibétain pour les
droits de l'homme et la démocratie a fait état pour sa part d'"au
moins un manifestant tibétain tué et un autre grièvement
blessé".



Après les émeutes de Lhassa et les manifestations qui ont touché
les régions avoisinantes, organisées selon Pékin par le dalaï lama,
la Chine a interdit aux journalistes étrangers l'accès libre à ces
zones, tout en envoyant des renforts militaires et policiers.



Côté diplomatique, Pékin a fait la sourde oreille aux appels au
dialogue, continuant mardi d'accuser la "clique du dalai-lama" de
piloter en sous-main les émeutes.

Sarkozy évoque un boycott

La plupart des responsables politiques et sportifs mondiaux sont
en outre déterminés à maintenir une participation complète aux JO
de Pékin, même si le président français Nicolas Sarkozy n'a pas
exclu mardi une éventuelle mesure de boycottage.



Nicolas Sarkozy a déclaré mardi que "toutes les options étaient
ouvertes" au sujet d'un boycottage de la cérémonie d'ouverture pour
protester contre la répression au Tibet, appelant "au sens de la
responsabilité des dirigeants chinois".



agences/cer

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Incident à l'ambassade chinoise à Genève

Des gardes de l'ambassade chinoise auprès de l'OMC à Genève sont intervenus mardi contre une équipe de la télévision suisse romande et un militant pro-tibétain. Le garde a menacé les journalistes avec un bâton, selon un témoin.

L'équipe de la télévision suisse filmait de l'extérieur le mur de l'ambassade, sur lequel était écrit en grandes lettres rouges: «Tibet - Chinois assassins». L'inscription a été sprayée pendant le week-end pascal par une main anonyme.

Deux gardes sont sortis de l'enceinte, selon un militant suisse de la Porte du Tibet présent sur place, et ont bousculé le cameraman et le journaliste. Cherchant à s'interposer et photographiant la scène, le militant a reçu un coup de poing sur la tête et a été renversé, selon ses propres dires.

Un garde est rentré dans l'ambassade et est revenu avec un long bâton, selon le militant. L'équipe de télévision a alors replié son matériel et a quitté les lieux. Quelques heures plus tard, le mur avait été repeint et l'inscription était effacée sur le mur de l'ambassade.

Appel lancé à l'ONU à Genève

Environ 400 manifestants pro-tibétains ont dénoncé mardi à Genève le silence de l'ONU. Ils ont transmis au Haut Commissariat aux droits de l'homme une lettre demandant à l'ONU d'envoyer immédiatement une mission d'enquête au Tibet.

Les manifestants, drapeaux tibétains au vent, se sont d'abord rassemblés devant le Palais Wilson, siège du Haut Commissariat, avant de rejoindre la place des Nations devant le siège de l'ONU.

«Ban Ki-moon, votre silence tue les Tibétains», affirmait une banderole. Prières et chants ont marqué la manifestation pacifique.

Le Tibet a également donné lieu à un débat houleux au Conseil des droits de l'homme à Genève. Le délégué chinois a interrompu tous les orateurs qui ont évoqué le sujet, affirmant qu'il s'agissait d'une affaire intérieure de la Chine. L'UE, les Etats-Unis, l'Australie et le Canada ont demandé à Pékin d'engager le dialogue avec le dalaï-Lama.