Sans surprise, les grands électeurs, qui se sont réunis lundi Etat par Etat, ont confirmé la consécration de l'ancien vice-président de Barack Obama. Si l'étape du vote des grands électeurs est traditionnellement une formalité, Donald Trump lui a donné un relief particulier en refusant d'admettre le verdict des urnes et donnant de l'écho à des théories du complot sur des allégations de tricheries électorales.
"C'est une position extrême que nous n'avons jamais vue auparavant", a dénoncé Joe Biden lors d'un discours prononcé dans son fief de Wilmington, dans le Delaware, à propos des nombreux recours en justice engagés sans succès par le républicain pour faire invalider les résultats dans certains Etats. "Il a refusé de respecter la volonté du peuple, de respecter l'État de droit et a refusé d'honorer notre constitution", a tancé le démocrate.
"Tourner la page"
Joe Biden s'était pour le moment gardé d'attaquer si frontalement Donald Trump sur le sujet. "L'intégrité de nos élections a été préservée. Maintenant, il est temps de tourner la page. De nous rassembler", a invité le futur président des Etats-Unis. "La flamme de la démocratie a été allumée il y a longtemps dans ce pays. Et nous savons désormais que rien, ni même une pandémie ou un abus de pouvoir, ne peut éteindre cette flamme."
Les résultats du scrutin du 3 novembre ont déjà été certifiés par chacun des 50 Etats américains: le démocrate a remporté le nombre record de 81,28 millions de voix, soit 51,3% des suffrages, contre 74,22 millions (46,8%) au président républicain sortant.
306 grands électeurs
Mais aux Etats-Unis, le locataire de la Maison-Blanche est choisi au suffrage universel indirect. Le vote lundi de ce "collège électoral" a entériné la victoire de Joe Biden. Comme annoncé par les médias peu après l'élection, le président élu a recueilli l'appui de 306 grands électeurs, contre 232 pour le président sortant.
afp/ther
Trump annonce le départ de son ministre de la Justice William Barr
Le ministre américain de la Justice Bill Barr, qui avait subi les critiques de Donald Trump pour n'avoir pas dénoncé des fraudes électorales alléguées, susceptibles selon le président d'invalider la victoire de Joe Biden, a annoncé lundi sa démission.
"Bill partira juste avant Noël pour passer les fêtes avec sa famille, le ministre de la Justice adjoint Jeff Rosen, une personne incroyable, assurera l'interim", a tweeté le président sortant, sans réitérer ses accusations. Le ministre partira ainsi un mois avant l'entrée en fonctions du président élu démocrate.
Félicitations russes pour Joe Biden
Le président russe Vladimir Poutine a félicité mardi Joe Biden pour son élection à la présidence américaine et affirmé vouloir collaborer avec lui, malgré les relations délétères entre les deux pays.
"Je suis pour ma part prêt à une collaboration et à des contacts avec vous", a-t-il écrit dans un télégramme, selon un communiqué du Kremlin.
Le président russe est un des rares dirigeants à avoir attendu le vote du collège électoral américain en faveur de Joe Biden pour le féliciter, expliquant ce refus par l'incertitude pesant sur le résultat du scrutin du 4 novembre compte-tenu du refus de Donald Trump de reconnaître sa défaite et ses multiples recours en justice.
"La victoire est nette"
Spécialiste des Etats-Unis, la politologue Marie-Cécile Naves voit mal comment la situation pourrait être à présent retournée. "La victoire de Joe Biden est nette, tant sur le plan du collège électoral que sur le vote populaire", déclare-t-elle mardi dans La Matinale.
"Sans doute que Donald Trump va désormais essayer de continuer à capter l'attention médiatique, car il en a besoin pour entretenir son influence, sa marque. Des bruits courent disant qu'il va organiser un contre-événement le 20 janvier, le jour de l'investiture", indique Marie-Cécile Naves.