Plus d'un demi-million de personnes seraient employées de force dans les champs du Xinjiang
Tout le coton produit au Xinjiang doit être considéré comme potentiellement contaminé par le travail forcé, indiquent les conclusions sans détours d'Adrian Zenz, spécialiste du Xinjiang et auteur du rapport du Center for Global Policy, un think-tank américain.
La production régionale représente en effet pas moins de 20% du coton récolté chaque année dans le monde. En recoupant des articles de la presse chinoise et des documents officiels, l'enquête décrit pour la première fois en détails une stratégie de coercition à large échelle.
Les planteurs transmettent aux autorités leurs besoins en main d'œuvre et les compétences souhaitées. Les ouvriers agricoles sont ensuite livrés par lots, à l'endroit et à la date prévue. Le temps de la mission, ils sont étroitement encadrés par des superviseurs chargés de leur inculquer la gratitude envers le Parti communiste tout en assurant une éducation de la pensée.
Pression accrue sur l'industrie du textile
Ces révélations risquent d'accroître la pression sur les acteurs de l'industrie du textile et du prêt-à-porter, qui faisaient déjà face aux soupçons concernant les producteurs du Xinjiang.
Plus généralement, elles mettent à nouveau en évidence les pratiques de Pékin dans cette région où plus d'un million de musulmans ont été internés en camps de rééducation.
La Chine est accusée (notamment par un rapport de l'ASPI) d'employer de force ces anciens pensionnaires dans diverses industries du pays. Les champs de cotons ne constitueraient donc qu'une partie de ce programme.
Michael Peuker/ebz