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JO de Pékin: l'UE divisée, G.W.Bush au front

Rencontre "privée" entre le dalaï lama et le président américain
Les appels au dialogue du dalaï-lama seront soutenus par l'UE.
Alors que George W.Bush a appelé vendredi la Chine à dialoguer avec les représentants du dalaï-lama, les ministres européens des Affaires étrangères se retrouvaient partagés face à l'idée de boycotter la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin.

Le président américain George W.Bush a appelé vendredi la Chine
à dialoguer avec les représentants du dalaï-lama et à faire preuve
de retenue au Tibet, dans ses premières déclarations personnelles
et publiques depuis le début de la crise.

George W.Bush a invoqué sa conversation téléphonique de mercredi
avec son homologue chinois Hu Jintao. Il a indiqué lui avoir dit
qu'il est "dans l'intérêt de son pays" de dialoguer avec le leader
spirituel des Tibétains, et l'avoir "engagé vivement à la retenue"
dans la réaction chinoise face aux troubles.

Violences condamnées

Pressés de faire un geste fort contre la répression au Tibet
mais soucieux de ne pas braquer la Chine, les ministres européens
des Affaires étrangères se retrouvaient eux divisés face à l'idée
de boycotter la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin.



La plupart des responsables européens ont condamné les violences
au Tibet qui ont fait environ 140 morts selon les dirigeants
tibétains en exil, 19 officiellement selon Pékin.

S'ils sont opposés à un boycott des Jeux dans leur ensemble,
soulignant qu'il ne punirait que les sportifs, ils veulent
néanmoins envoyer un message clair demandant à Pékin de respecter
les droits de l'homme. Les ministres des Affaires étrangères de
l'UE, réunis vendredi et samedi à Brdo pri Kranju, près de
Ljubljana, vont tenter de le mettre au point.

Appel au dialogue pas problématique

Ce message devrait notamment appeler au dialogue entre les
autorités chinoises et le dalaï-lama, au risque de fâcher la Chine
qui a déjà averti les Européens qu'elle n'accepterait "aucune
ingérence étrangère" au Tibet.



De son côté, le dalaï-lama a de nouveau plaidé vendredi pour des
discussions avec Pékin. "Je presse les dirigeants chinois de faire
preuve de sagesse et d'ouvrir un dialogue significatif avec le
peuple tibétain", a déclaré le chef spirituel du bouddhisme
tibétain. Si cet appel a toutes les chances d'être soutenu par les
Européens, la question d'un boycott de la cérémonie d'ouverture des
Jeux, réclamé par les militants des droits de l'homme, les
embarrasse beaucoup plus.



Pendant ce temps, à Lausanne, une manifestation s'est déroulée
devant le Comité international olympique. Les protestataires ont
notamment demandé que la flamme olympique ne passe pas par le Tibet
(lire l'information ci-jointe).



afp/cab/hof

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Des positions partagées

Pour l'instant, seul le Premier ministre britannique Gordon Brown, dont le pays organisera les Jeux suivants en 2012, s'est opposé clairement à un boycott de la cérémonie prévue le 8 août.

Il y a deux semaines, avant que cette question ne prenne une telle importance, le diplomate en chef de l'UE pour la politique étrangère Javier Solana avait lui aussi assuré qu'il y participerait.

A l'opposé, d'autres dirigeants d'Europe de l'Est ont plaidé pour ce boycott, à commencer par le Premier ministre polonais Donald Tusk qui a jugé la "présence d'hommes politiques" à l'ouverture "inopportune", tout comme le président tchèque Vaclav Klaus.

D'autres ont indiqué qu'ils n'iraient pas à Pékin, mais souligné que leur décision n'était pas liée au Tibet, à l'instar du Premier ministre slovaque Robert Fico et du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier.

La France, qui assurera la présidence tournante de l'UE pendant les Jeux, cherche la conciliation. Le président Nicolas Sarkozy, qui avait le premier mardi envisagé un tel boycott, a promis jeudi à Londres de consulter ses partenaires européens.