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Ingrid Betancourt: la France se tient prête

La mobilisation pour sauver Ingrid Betancourt ne faiblit pas.
La mobilisation pour sauver Ingrid Betancourt ne faiblit pas.
La France se tient prête à "toute éventualité" concernant Ingrid Betancourt. Un avion médicalisé est en alerte dans la métropole, alors qu'un autre appareil, dépêché vendredi en Guyane, a repris le chemin de l'Europe.

Un Falcon 900 français s'était posé samedi soir sur un aéroport
près de Cayenne, en Guyane, prêt à intervenir en cas de dénouement
dans les tractations sur la libération d'Ingrid Betancourt. Après
un jour en "stand bye", l'avion a finalement quitté l'Amérique du
Sud dimanche soir à destination des Açores, dans l'Atlantique,
avant de regagner Paris.

"Des informations concernant l'état de santé d'Ingrid Betancourt
ainsi que des déclarations faisant état de possibles tractations à
propos de sa libération" ont amené le président à prendre ces
décisions, a indiqué l'Elysée, qui n'a pas précisé la raison pour
laquelle l'avion a repris le chemin de France.

"Au cas où..."

"Cet appareil est médicalisé" et est prêt à apporter des soins
en cas de libération "au cas où...", a précisé l'entourage de
Nicolas Sarkozy, précisant ne pas avoir d'information sur
l'imminence ou non d'un accord dans les discussions en vue de la
libération de la Franco-Colombienne retenue en otage par les FARC
dans la jungle colombienne.



Selon une source miltaire, un autre Falcon "viendra jeudi en
Guyane mais dans le cadre de l'opération Harpie de lutte contre
l'orpaillage clandestin" pour effectuer des missions de
surveillance au-dessus de la forêt.

Discrètes négociations

Paris, qui joue un rôle clef de médiateur aux côtés d'autres
pays dans la crise des otages en Colombie, observe la plus grande
discrétion. Néanmoins, selon des sources proches du dossier, les
tractations s'accélèrent afin d'obtenir sa libération.



Si l'essentiel se joue en coulisses, les initiatives publiques se
sont multipliées ces dernières semaines, avec notamment la
présentation à Paris d'un "plan" élaboré par un ex-otage colombien
et les récentes propositions de Bogota de relâcher des guérilleros
emprisonnés contre la libération d'Ingrid Betancourt.

Gravement malade

L'ancienne sénatrice fait partie des 39 otages dits "politiques"
que les FARC, en lutte contre les autorités colombiennes depuis
1964, propose d'échanger contre 500 guérilleros emprisonnés.



Les autorités colombiennes ont proposé jeudi de libérer sans délai
plusieurs centaines de guérilleros en échange d'Ingrid Betancourt,
otage depuis février 2002. Elles ont par ailleurs confirmé que la
sénatrice franco-colombienne, âgée de 46 ans, était gravement
malade, atteinte du virus de l'hépatite B et souffrant de
malnutrition.



Samedi, le président colombien Alvaro Uribe a déclaré que la
France serait disposée à accueillir des guérilleros colombiens qui
libéreraient des otages retenus par les FARC, dont Ingrid
Betancourt.



agences/boi

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Le comité de soutien tempère

De son côté, le comité de soutien à Ingrid Betancourt reste très prudent au sujet de ces avions.

"Pour l'instant, aucune information concrète ne laisse espérer une libération imminente. C'est pourquoi nous en appelons à la bienveillance, la sérénité et la discrétion indispensables à la bonne gestion de ce dossier", a souligné le comité dimanche.

"Ca va plutôt dans le bon sens. On peut espérer que des négociations soient en cours en vue de sa libération", a-t-il ajouté.

Et la Fédération internationale des Comités Ingrid Betancourt, tout en se réjouissant de l'envoi de l'appareil, s'est aussi inquiétée des déclarations d'Alvaro Uribe.

"Nous demandons au président Uribe de rester extrêmement prudent dans ses déclarations", a ainsi affirmé le vice-président de la Ficib.

Il a en outre appelé le président colombien à "ne rien faire qui puisse entraver des discussions en cours" et à "cesser toute action militaire" dans les zones où se trouvent les otages.

Soutien du PS

Le premier secrétaire du PS français François Hollande a déclaré dimanche qu'il était "derrière toutes les initiatives" prises par le président Sarkozy pour "permettre la libération" d'Ingrid Betancourt.

"Il faut tout tenter. Mettons tous les moyens", a-t-il déclaré sur Radio J.

"L'envoi de cet avion peut être un bon signe", a ajouté François Hollande.

"C'est vrai qu'on est très inquiet. S'il y a des risques pour la santé d'Ingrid Betancourt, rien que pour cette raison, je pense que les FARC doivent comprendre qu'ils tireraient davantage bénéfice d'une libération immédiate que de son maintien en captivité, qui pourrait avoir des conséquences tragiques", a-t-il conclu.