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Une réunion à Vienne pour déminer les tensions sur le nucléaire iranien

Réunion des signataires de l'accord sur le nucléaire iranien à Vienne: interview de Clément Therme
Réunion des signataires de l'accord sur le nucléaire iranien à Vienne: interview de Clément Therme / Forum / 4 min. / le 16 décembre 2020
Les signataires de l'accord sur le nucléaire iranien se sont retrouvés mercredi pour tenter de calmer le jeu dans l'attente da la nouvelle administration américaine, alors que l'Iran s'éloigne toujours plus de ses engagements.

Cette "commission conjointe", virtuelle pour cause de pandémie de Covid-19, a duré environ deux heures et s'est conclue par un communiqué laconique.

"A la lumière des défis actuels, les participants ont discuté des travaux en cours pour préserver l'accord JCPoA et de la manière d'en assurer la mise en oeuvre complète et efficace par l'ensemble des parties", a commenté la diplomate représentant l'Union européenne Helga Schmid, qui présidait la rencontre.

Mis à mal depuis le retrait américain

L'ambassadeur russe Mikhail Ulyanov a de son côté rappelé "l'engagement ferme" des pays à ce pacte conclu en 2015 à Vienne, mais mis à mal depuis le retrait américain en mai 2018, à l'initiative de Donald Trump, et le rétablissement des sanctions économiques par les Etats-Unis.

Lui et ses partenaires se sont dits "prêts à entreprendre des efforts diplomatiques intenses", a-t-il écrit sur Twitter. A commencer par une "réunion informelle" le 21 décembre, cette fois au niveau des ministres des Affaires étrangères.

Le dossier iranien connaît de nouveaux soubresauts depuis l'assassinat fin novembre d'un éminent physicien nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh.

>> Lire aussi : L'Iran accuse Israël d'avoir assassiné l'un de ses ingénieurs du nucléaire

Réaction iranienne immédiate

Dans la foulée de cette attaque attribuée à Israël, Téhéran a durci sa position, fragilisant encore un peu plus le JCPoa (Joint comprehensive plan of action).

Début décembre, Paris, Londres et Berlin ont exprimé leur "profonde préoccupation" face à l'installation de trois nouvelles cascades de centrifugeuses avancées d'enrichissement d'uranium à Natanz (centre de l'Iran).

Les trois pays se sont aussi alarmés de l'adoption par le Parlement iranien d'une loi controversée sur la question nucléaire qui, si elle était promulguée, signerait probablement la mort de l'accord.

Ce texte appelle le gouvernement à nettement renforcer le programme nucléaire et à mettre fin aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Rappel à l'ordre

Pour les différentes parties prenantes (Chine, France, Allemagne, Russie, Royaume-Uni), l'enjeu mercredi était de rappeler Téhéran à l'ordre.

"Nous leur avons dit de se plier à l'accord, de laisser la place à la diplomatie et de ne surtout pas mettre en oeuvre la loi", résume un diplomate interrogé par l'AFP.

En réponse, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a répété que Téhéran ne saurait "payer le prix fort" d'un respect de l'accord sans obtenir en échange les avantages économiques promis.

Biden symbole d'espoir

Pour résoudre cette question centrale, il faudra toutefois attendre l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, prévue le 20 janvier.

D'ici là, il s'agit d'éviter à tout prix "que la situation ne se dégrade davantage", souligne Naysan Rafati, analyste de l'International Crisis Group. En "espérant un nouveau départ sous la prochaine administration américaine".

Le vainqueur de la présidentielle américaine a confirmé sa volonté de revenir dans le giron de l'accord de Vienne, mettant en garde contre une course à la bombe atomique au Moyen-Orient.

Enthousiasme tempéré

Et le président iranien Hassan Rohani, opposé au texte voté par les députés conservateurs, multiplie les signaux d'ouverture.

Dès que les sanctions seront levées, "nous reviendrons aussi à tous les engagements que nous avons pris", a-t-il récemment déclaré, invitant Joe Biden à ouvrir une nouvelle page en revenant à la "situation qui prévalait" avant la présidence du "tyran" Donald Trump.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a toutefois tempéré l'enthousiasme mercredi. "Les inimitiés ne se limitent pas à l'Amérique de Trump et ne cesseront pas à son départ", a-t-il prévenu devant les hauts responsables de son pays.

afp/jfe

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