Hu Jia, qui a fait ses premières armes en défendant des malades
du sida vivant dans les campagnes chinoises, était accusé de
subversion pour avoir publié des articles critiques sur internet et
accordé des interviews à la presse étrangère.
La répression s'aggrave
Outre les 3 ans et demi de prison, le dissident a été condamné à
un an de privation de ses droits politiques. Il avait été jugé le
18 mars par la première cour intermédiaire de Pékin, qui avait mis
son jugement en délibéré.
Arrêté en décembre, le militant avait plusieurs fois dénoncé le
non-respect par Pékin de ses engagements en faveur des droits de
l'homme, pris pour obtenir l'organisation des JO. Le Parlement
européen, les Etats-Unis et la Commission européenne étaient
intervenus à plusieurs reprises en faveur de Hu Jia auprès des
autorités chinoises.
Le jour du procès du dissident, le Premier ministre Wen Jiabao
avait assuré que la Chine n'intensifiait pas la répression avant
les Jeux olympiques. Amnesty International a cependant jugé mardi
que la répression à l'encontre des défenseurs des droits de l'Homme
s'était aggravée en Chine à l'approche des Jeux olympiques, au lieu
de diminuer.
Les USA et l'UE sont consternés
Les Etats-Unis ont exprimé leur consternation après la
condamnation de Hu Jia. Ils ont de nouveau appelé la Chine à
respecter les droits humains. L'Union européenne a elle exhorté
Pékin à libérer le dissident.
Il s'agit de la deuxième condamnation à la prison pour un opposant
au régime communiste en dix jours, après celle de Yang Chunlin, qui
avait fait diffuser une lettre ouverte sous le slogan «Nous voulons
les droits de l'homme, pas des Jeux olympiques».
ats/cer
Le CIO refuse de s'en mêler
Le CIO a refusé de commenter la condamnation du dissident chinois Hu Jia, perçue par les associations de défense des droits de l'Homme comme un durcissement du régime.
«Cela relève de la loi chinoise et ne concerne ni les Jeux, ni le CIO», estime le président de la Commission de coordination du CIO. «Nous n'avons pas à commenter cette affaire», a expliqué Hein Verbruggen, qui conseille Pékin dans sa préparation aux jeux Olympiques.
L'émission "Temps présent" de la TSR consacre jeudi soir un reportage fouillé sur les droits humains en Chine. A quelques semaines de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, "Temps présent" présente une enquête poussée, qui a duré deux ans, sur la situation dans le pays.
Accusé, Yahoo! crée un fonds de soutien
Toujours dans la problématique des droits humains en Chine, le groupe Yahoo!, qui avait été accusé d'avoir fourni à Pékin les identités de "cyberdissidents", a indiqué avoir mis en place un fonds pour aider les opposants qui sont emprisonnés. Il doit aussi permettre d'informer sur la situation des droits humains. Il n'a pas été précisé de quelles ressources disposaient ce fonds. ¨
Le PDG de Yahoo Jerry Yang avait annoncé la création de ce fonds en novembre dernier, après la signature d'un accord à l'amiable avec les avocats de Shi Tao et Wang Xiaoning, deux cyberdissidents chinois emprisonnés respectivement depuis 2004 et 2002.
Des responsables du géant de l'internet, mis en cause pour sa collaboration dans ces affaires avec les autorités de Pékin, avaient été entendus par le Congrès américain une semaine plus tôt.