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Vladimir Poutine espère améliorer la relation russo-américaine avec Joe Biden

Vladimir Poutine a tenu sa conférence de presse annuelle ce jeudi (vidéo)
Vladimir Poutine a tenu sa conférence de presse annuelle ce jeudi (vidéo) / Forum / 2 min. / le 17 décembre 2020
Vladimir Poutine a dit jeudi espérer résoudre avec le nouveau président américain Joe Biden les problèmes entre leurs deux pays, tout en prédisant que Donald Trump continuera de peser sur la scène américaine.

"Nous espérons que tous les problèmes qui se posent, ou peut-être pas tous mais au moins une partie, seront résolus sous la nouvelle administration" américaine, a indiqué Vladimir Poutine lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année.

Le président russe est un des rares dirigeants à avoir attendu le vote du collège électoral américain en faveur de Joe Biden pour le féliciter mardi, expliquant ce refus par l'incertitude pesant sur le résultat du scrutin du 4 novembre compte-tenu du refus de Donald Trump de reconnaître sa défaite et ses multiples recours en justice.

Joe Biden a promis de se montrer ferme face à la Russie, accusée notamment d'ingérence dans le système électoral américain pour favoriser en 2016 l'élection de Donald Trump face à Hillary Clinton.

Le milliardaire américain a toujours nié avoir bénéficié des efforts russes, tout comme Vladimir Poutine, malgré les conclusions des enquêteurs américains qui ont conduit à de lourdes sanctions contre la Russie.

"Otage" de la bataille politique intérieure américaine

Vladimir Poutine a une nouvelle fois rejeté jeudi toute ingérence dans les élections américaines: "Ce sont des spéculations dont le but est de détériorer les relations entre la Russie et les Etats-Unis et aussi pour que la légitimité de celui qui est encore président des Etats-Unis ne soient pas reconnue", a-t-il dit en référence à Donald Trump.

Pour lui, la relation russo-américaine est devenue "otage" de la bataille politique intérieure aux Etats-Unis.

Le président russe a enfin jugé que le locataire sortant de la Maison Blanche n'allait pas se retirer de la vie publique: "Il n'a pas à chercher du travail. Près de 50% de la population des Etats-Unis a voté pour lui (...) il a une grosse base aux Etats-Unis, et de ce que je comprends, il ne s'apprête pas à quitter la vie politique, a relevé Vladimir Poutine.

Les Russes sont "doux et câlins"

Le président russe a également assuré que les Russes étaient "doux et câlins" et ouverts au dialogue, comparés aux Occidentaux et aux Américains "agressifs", sur fond de tensions croissantes-

"Par rapport à vous, oui, nous sommes 'doux et câlins' car nous avons décidé de libérer d'une certaine forme de diktat soviétique les pays et les peuples qui aspiraient à se développer indépendamment", a déclaré Vladimir Poutine, reprenant les mots d'une question d'un journaliste de la BBC.

Il a accusé les Occidentaux de "ne pas avoir tenu leurs promesses" sur le fait que l'OTAN ne s'étendra pas à l'Est après la dissolution de l'URSS en 1991, l'un des principaux reproches que la Russie adresse à l'Ouest depuis la fin de la Guerre froide.

La Russie et les Occidentaux traversent depuis 2014 la pire crise dans leurs relations depuis la fin de la Guerre froide, sur fond d'annexion de la Crimée, de guerres en Ukraine et en Syrie et d'accusations répétées d'ingérence électorale, d'espionnage et de cyberattaques.

afp/sjaq

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"Si la Russie avait voulu empoisonner Navalny, il serait mort"

Vladimir Poutine a aussi affirmé que son opposant numéro un, Alexeï Navalny, n'avait pas été empoisonné par ses services spéciaux, car autrement il serait mort.

"Le patient de la clinique berlinoise a le soutien des services spéciaux américains (...) Et comme c'est le cas, il doit être surveillé par les services spéciaux. Mais ça ne veut pas dire qu'il fallait l'empoisonner", a indiqué le président russe. "Si on l'avait voulu, l'affaire aurait été menée à son terme", a-t-il lâché.

Le chef d'Etat refuse de prononcer le nom de son détracteur, et se réfère à lui par rapport au lieu de son hospitalisation après son empoisonnement présumé.  

Il a balayé une récente enquête de plusieurs médias, dont Bellingcat, CNN et Der Spiegel, qui ont vu la main du FSB, les services secrets héritiers du KGB dont Vladimir Poutine a été un temps le chef, derrière la tentative d'assassinat ayant visé Alexeï Navalny: "Ce n'est pas une enquête, mais la légitimation de contenus [préparés] par les services spéciaux américains", a estimé le président russe.

>> Lire : L'Union européenne sanctionne six personnalités dans l'affaire Navalny

Alexeï Navalny a pour sa part indiqué sur Twitter jeudi ne pas avoir suivi la conférence de presse du dirigeant russe, car il était "toute la journée (...) interrogé par le parquet allemand à la demande des autorités russes".

Précédemment, il avait jugé que Vladimir Poutine avait donné l'ordre de le tuer et que les noms cités dans l'enquête Bellingcat étaient ceux des exécutants.

Vladimir Poutine recevra le "Spoutnik-V"

Le président russe a déclaré qu'il ne s'était pas encore fait administrer le vaccin russe "Spoutnik-V" contre le Covid-19, homologué en août par les autorités russes, mais qu'il s'y soumettrait dès que possible.

Le sérum russe contre le coronavirus, le vaccin Spoutnik-V. Moscou, le 10 décembre 2020. [Keystone/AP photo - Pavel Golovkin]
Le sérum russe contre le coronavirus, le vaccin Spoutnik-V. Moscou, le 10 décembre 2020. [Keystone/AP photo - Pavel Golovkin]

Vladimir Poutine s'est donné beaucoup de mal pour ne pas contracter le coronavirus. En plus d’être régulièrement testé, le dirigeant russe préfère gouverner le plus grand pays du monde depuis sa résidence située en dehors de Moscou plutôt que de se rendre au Kremlin.

Interrogé à ce sujet lors de sa grande conférence de presse annuelle, le président de 68 ans a expliqué que des citoyens d'autres groupes d'âge devaient le recevoir en priorité, avant que lui n’y ait accès: "Je suis un citoyen respectueux des lois", a-t-il répondu. "J'écoute les recommandations de nos experts. Je n'ai donc pas encore eu l'occasion de me faire vacciner. Mais je le ferai dès que cela sera possible".

Les développeurs russes de vaccins, qui ont publié cette semaine de nouveaux résultats de leur candidat Spoutnik-V sur la base de données supplémentaires, ont déclaré que les essais s'étaient à nouveau révélés efficaces à 91,4%.