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Missiles: l'OTAN veut protéger l'Europe

Sommet de l'OTAN à Bucarest: l'alliance soutient le projet américain de bouclier anti-missiles déployé sur le sol européen
Sommet de l'OTAN à Bucarest: l'alliance soutient le projet américain de bouclier anti-missiles déployé sur le sol européen - 3 avril 2008, 12:45 Le Journal / 12h45 / 1 min. / le 3 avril 2008
L'OTAN s'est donné pour but jeudi de protéger tous ses membres européens de la menace balistique par une coopération avec les systèmes américain et russe de défense antimissile et le développement de son propre système.

A la veille de leur réunion avec le président russe Vladimir
Poutine, les dirigeants des 26 pays alliés ont appuyé le projet de
bouclier américain en Europe que Moscou critique vivement. Mais ils
ont en même temps proposé aux Russes de travailler avec eux.

Ils ont salué la contribution du projet à la protection des
autres alliés contre les éventuelles fusées à longue portée, tirées
par des pays comme l'Iran. Mais ils ont rappelé cependant qu'il ne
couvrirait pas quatre pays du sud-est européen (Grèce, Bulgarie,
Roumanie et Turquie).

"Assurer la couverture"

La sécurité des alliés étant par principe indivisible, il faut
"assurer la couverture" contre les missiles "de l'ensemble du
territoire et des populations des pays alliés qui ne seront pas
couverts" par le futur bouclier américain, ont-ils affirmé.



L'OTAN a souhaité que le bouclier américain puisse être relié au
système qu'elle étudie pour ses propres besoins afin d'en garantir
l'intégration à un système global dont l'alliance pourrait un jour
se doter.



Les chefs d'Etat et de gouvernement ont donc chargé leurs experts
de leur faire rapport sur les "options" envisageables au prochain
sommet, prévu en 2009 à Strasbourg-Kehl pour assurer une couverture
complète du territoire des alliés européens. Les aspects
technologiques comme financiers devraient être abordés.

Dix missiles

Le futur système américain comprend une batterie de dix missiles
intercepteurs en Pologne et un radar ultra perfectionné en
République tchèque, qui seraient mis en service à l'horizon
2011-2013.



Vladimir Poutine a exprimé depuis des mois son opposition à ce
projet qui constitue selon lui une menace pour les intérêts
stratégiques russes. Washington a constamment nié ces accusations
et a engagé des tractations bilatérales avec Moscou, sans renoncer
pour autant à son projet en Europe centrale.

Russie invitée

Dans un discours à Bucarest mercredi, avant même l'ouverture du
sommet de l'OTAN, le président George W. Bush a même invité la
Russie à se joindre à "l'effort collectif" de défense antimissile
de l'Europe. Moscou coopère déjà aux études de l'OTAN sur le
système de défense antimissile dit "de théâtre" destiné à protéger
les troupes en opération.



George W.Bush a rappelé la proposition de Vladimir Poutine
lui-même de mettre à disposition un site de détection radar en
Azerbaïdjan et d'autres installations. "Nous croyons que ces sites
pourraient être incorporés à un système plus large de détection des
menaces", ce qui "pourrait aboutir à un niveau de coopération
stratégique sans précédent entre la Russie et l'Alliance", a-t-il
dit.

Proposition de l'OTAN

Afin de contribuer à désarmer les préventions russes, les
dirigeants de l'OTAN ont à leur tour proposé collectivement à la
Russie de relier les systèmes russes, américains ainsi que celui
dont l'alliance compte se doter un jour, dans la déclaration finale
de leur sommet à Bucarest.



"Nous encourageons la Fédération russe à profiter des propositions
des Etats-Unis en matière de défense antimissile et nous sommes
prêts à explorer les possibilités de relier les systèmes de défense
antimissile américain, de l'OTAN et russe au moment qui sera
approprié", ont-ils souligné.



afp/tac

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Ukraine et Géorgie: attente

L'Ukraine et la Géorgie devront attendre pour poser leur candidature officielle à l'Otan, leur plus chaud partisan, le président américain George W. Bush ayant échoué jeudi à Bucarest à convaincre la France et l'Allemagne de le suivre pour son dernier sommet de l'Alliance.

Au terme de discussions acharnées qui ont retardé de plus de deux heures leurs travaux, les dirigeants de l'OTAN ont refusé d'accorder immédiatement le statut de candidat officiel que ces deux pays réclamaient.

Mais ils ont pris l'engagement de les accueillir au sein de l'OTAN à plus long terme, ce qui a été accueilli comme une victoire par Kiev et Tbilissi. L'OTAN reverra leur dossier en décembre à l'occasion d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères.

Les dirigeants de l'Otan sont en revanche tombés d'accord pour inviter l'Albanie et la Croatie à ouvrir les négociations d'adhésion. Ces deux pays devraient d'ici à quelques mois devenir les 27e et 28e membres de l'Alliance atlantique fondée en 1949.

Un troisième candidat balkanique, la Macédoine, qui aurait dû être également invité, s'est en revanche heurté au veto de la Grèce, qui estime que le nom de Macédoine appartient à son patrimoine historique et menace son intégrité territoriale. En signe de protestation, la délégation de la Macédoine a claqué la porte du sommet de l'Otan.

La France pourrait réintégrer l'OTAN

Nicolas Sarkozy a confirmé jeudi au sommet de l'OTAN Bucarest que la France pourrait réintégrer le commandement militaire intégré de l'Alliance atlantique au prochain sommet de l'OTAN en 2009, si des progrès sont accomplis sur l'Europe de la défense.

Par ailleurs, le président français a précisé jeudi que le bataillon français qui doit être déployé en renfort dans l'est de l'Afghanistan serait composé de 700 hommes.