Selon un responsable qui a gardé
l'anonymat, le président russe a déclaré aux dirigeants de l'OTAN
qu'ils ne pouvaient pas envisager l'élargissement de l'Alliance
sans tenir compte des intérêts de ses membres. Mais les débats
n'ont donné lieu à aucun éclat de voix et ont été qualifiés de
"constructifs".
La Russie "diabolisée"
La Russie est irritée par la promesse formelle que le sommet de
l'OTAN a faite jeudi à l'Ukraine et à la Géorgie de pouvoir entrer
un jour dans l'alliance militaire occidentale. Un responsable avait
prévenu que le président russe parlerait fermement sur le
sujet.
Vladimir Poutine a aussi accusé certains pays d'avoir diabolisé la
Russie, sans égard pour sa contribution à la fin de la Guerre
froide. "Certains sont allés jusqu'à une totale diabolisation de la
Russie et ne peuvent toujours pas s'en empêcher. Certains ont
commencé à parler d'ambitions impériales", a poursuivi Vladimir
Poutine, selon le responsable.
De son côté, George W.Bush a lancé à son homologue russe que "la
Guerre froide était terminée".
La question du traité FCE
Le président russe a souligné que son pays s'était retiré
pacifiquement d'Europe de l'Est après la chute de l'Union
soviétique. Il a dit qu'il attendait "bien sûr quelque chose en
retour". "Mais cela n'est pas arrivé", a déploré le chef
d'Etat.
Vladimir Poutine a cependant affirmé qu'il était prêt à revenir au
traité de désarmement sur les forces conventionnelles en Europe
(FCE), moyennant des concessions occidentales.
La Russie a cessé le 12 décembre d'appliquer le traité FCE en
raison du refus des pays de l'Alliance atlantique de ratifier la
nouvelle version du traité tant que la Russie n'aurait pas retiré
ses troupes de Géorgie et surtout de la région de Transdniestrie,
en Moldavie.
agences/cer
Résumé des discussions de l'OTAN
Jeudi dans sa déclaration finale, l'OTAN a formellement promis à la Géorgie et à l'Ukraine qu'elles pourraient un jour adhérer à l'Alliance atlantique. La Croatie et l'Albanie ont elles été invitées à ouvrir des négociations d'adhésion.
Outre leur promesse à l'Ukraine et la Géorgie, les dirigeants de l'OTAN ont aussi apporté leur soutien au projet américain d'implanter en Europe centrale des éléments de leur bouclier antimissile, combattu depuis des mois par la Russie qui y voit une menace de plus.
L'OTAN et la Russie ont enfin conclu un accord facilitant le transit via le territoire russe par voie terrestre d'équipement non-militaire destiné à la force internationale en Afghanistan (ISAF).