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Pékin veut "éduquer" les moines tibétains

Pékin veut éduquer les moines tibétains au patriotisme.
Pékin veut éduquer les moines tibétains au patriotisme.
Après un mois de troubles au Tibet, les autorités chinoises ont décidé d'intensifier une campagne «d'éducation patriotique» des moines tibétains. En France, Rama Yade a vivement critiqué la politique chinoise au Tibet.

«Il faut renforcer l'éducation patriotique», a déclaré le chef
adjoint du parti communiste du Tibet, Hao Peng, cité par le
Quotidien du Tibet. Il a tenu ces propos jeudi, jour où éclataient
de nouvelles violences dans un district peuplé de Tibétains, Garzé,
au Sichuan, voisin du Tibet.

Selon l'agence officielle Chine Nouvelle, une émeute a éclaté et
la police a été «contrainte d'effectuer des tirs de sommation». Les
autorités chinoises ont délivré 16 nouveaux mandats d'arrêt à
l'encontre de personnes soupçonnées d'avoir été impliquées dans
cette émeute.



Selon les organisations Campagne internationale pour le Tibet et
Campagne pour un Tibet Libre, les événements ont été déclenchés par
l'irruption des autorités chinoises au monastère de Tongkhor,
«jusque là épargné par les troubles».

Des moines patriotes

L'équipe chinoise a notamment demandé aux moines de dénoncer le
dalaï lama, bête noire de Pékin, qui l'accuse d'être responsable
des événements actuels, selon ces groupes.



L'intervention s'est soldée par l'arrestation de deux moines,
contre laquelle plusieurs centaines de personnes - moines et civils
- ont manifesté, ont-ils raconté. Huit manifestants ont été tués
dans la répression qui s'est ensuivie, selon les mêmes
sources.



Pour les autorités, il s'agit aujourd'hui d'amener les moines «à
voir le vrai visage du dalaï lama» et «devenir des
patriotes».



Aux responsables du monastère Tashilunpo de Shigatse, Hao Peng a
déclaré qu'il fallait «guider les moines pour qu'ils continuent à
nourrir la tradition de l'amour de la religion et de l'amour du
pays et portent haut l'étendard du progrès patriotique», selon le
«Quotidien du Tibet».

Un mois d'agitation

Le responsable a estimé nécessaire de cibler «les jeunes
moines», «renforcer leur éducation sur le système légal pour qu'ils
deviennent des patriotes aimant la religion et des moines qui
observent la discipline et la loi».



Les autorités ont affronté près d'un mois d'incidents dans les
zones tibétaines, depuis des marches le 10 mars pour commémorer le
soulèvement de 1959 contre l'occupation chinoise.



Les manifestations ont dégénéré en émeutes le 14 mars à Lhassa et
en affrontements qui se sont propagés les jours suivants à des
provinces voisines, faisant 20 tués selon Pékin, plus de 150 tués,
selon les Tibétains en exil.



agences/cer/ant

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Les "conditions" françaises

En France, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade, indique dans un entretien publié par le quotidien «Le Monde» que Paris aurait posé trois conditions à la participation du président Nicolas Sarkozy à la cérémonie d'ouverture des JO.

Elle évoque la fin des violences contre la population et la libération des prisonniers politiques, la lumière sur les évènements tibétains et l'ouverture du dialogue avec le Dalaï lama.

Reporters sans frontières (RSF) a salué samedi cette décision. Les conditions posées constituent «un pas en avant», a estimé Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation de défense de la presse.

Mais Rama Yade a ensuite démenti avoir parlé de «conditions». Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a ensuite confirmé qu'il n'y avait «pas de conditions dans la position de la France».

Contacté par l'AFP, «Le Monde» assure de son côté «avoir fidèlement retranscrit les propos de Rama Yade».

Manif à Lausanne

Samedi, une soixantaine de personnes ont manifesté dans l'après-midi devant le siège du Comité international olympique (CIO) à Lausanne.