Les deux présidents, qui ont
participé à leur dernier sommet à Sotchi, au bord de la Mer noire,
ont adopté un texte qui prend acte de l'opposition du Kremlin au
bouclier antimissile.
Prudence côté russe
Le texte assure en revanche que la mise en oeuvre des mesures
proposées par Washington pour rassurer Moscou sont "importantes et
utiles".
Lors de la conférence de presse qui a suivi sa rencontre avec le
président américain, Vladimir Poutine s'est dit "prudemment
optimiste" sur les chances de conclure un accord avec les
Etats-Unis. "Je pense qu'il est possible. Le plus important, c'est
de travailler ensemble" sur ce projet, a-t-il ajouté.
De son côté, G.W.Bush s'est félicité d'une "percée significative"
dans la question du bouclier. "J'ai été très impliqué dans ce
dossier et je sais comment les choses ont avancé", a-t-il déclaré,
tout en reconnaissant que les Etats-Unis "ont beaucoup de choses à
faire pour convaincre les experts que le système n'est pas dirigé
contre la Russie".
Une troisième voie
La Russie et les Etats-Unis s'opposent sur le projet de
Washington de déploiement en Pologne et en République tchèque
d'éléments d'un bouclier antimissile. Washington assure que ce
bouclier vise à répondre aux éventuelles menaces d'Etats parias
comme l'Iran. De son côté, Moscou affirme qu'il s'agit d'une menace
directe à ses frontières.
Evoquant une troisième voie, les deux présidents "ont exprimé leur
intérêt pour la création d'un système de défense antimissile commun
dans lequel la Russie, les Etats-Unis et l'Europe participeront à
part égale".
La rencontre de Sotchi, dans la foulée d'un sommet de l'Otan où
Vladimir Poutine était invité, visait à fixer un cadre aux
relations russo-américaines avant que le président élu Dmitri
Medvedev ne prenne ses fonctions.
Soutien de l'Alliance
G.W.Bush, qui participait deux jours plus tôt au sommet de
l'OTAN, était venu à Sotchi fort du soutien apporté par l'Alliance
au projet d'implanter dix missiles intercepteurs en Pologne et un
radar ultra-perfectionné en République tchèque.
Mais l'extension à l'Europe du "bouclier" américain n'est que l'un
des points de friction avec Moscou. L'OTAN s'est engagée à intégrer
un jour deux ex-républiques soviétiques, la Géorgie et l'Ukraine.
Présent au sommet de l'Alliance, Valdimir Poutine a dit tout le mal
qu'il pensait de l'extension de l'organisation aux portes de la
Russie.
agences/cer
Eloges de Vladimir Poutine
Au terme d'une relation de sept ans, intense et compliquée, George W.Bush a fait l'éloge de son homologue russe: "Vous n'avez pas peur de me dire ce que vous pensez et quand tout est dit et fait, nous nous serrons la main", a-t-il dit, qualifiant Vladimir Poutine de "leader fort".
Parallèlement, le président américain et le président élu russe Dmitri Medvedev se sont engagés à travailler ensemble pour résoudre les problèmes bilatéraux. G.W.Bush a dit se réjouir à l'idée d'établir avec le successeur de Vladimir Poutine une relation "qui permette de résoudre les problèmes communs".
Dmitri Medvedev a pour sa part déclaré que les relations russo-américaines ne souffriraient pas d'"interruption". "Les relations russo-américaines sont un facteur-clé de la sécurité mondiale", a-t-il déclaré.
"Après mon entrée en fonction, je voudrais faire en sorte que nos relations se développent sans interruption", a-t-il poursuivi. Le projet antimissile américain a tendu les relations entre les deux puissances comme peut-être jamais depuis la Guerre froide.