"Le gouvernement rwandais a déployé une force de protection en République centrafricaine, dans le cadre d'un accord bilatéral de défense. Le déploiement est une réponse au ciblage du contingent des Forces de Défense du Rwanda (RDF) sous la force de maintien de la paix de l'ONU par les rebelles soutenus par l'ancien président François Bozizé", a indiqué dans la nuit le ministère rwandais de la Défense dans un communiqué.
Aucun détail n'est donné sur la date du déploiement, le volume des effectifs déployés ou leur mission exacte. Le ministère précise seulement que les "troupes rwandaises contribueront également à assurer des élections générales pacifiques et sécurisées prévues le dimanche 27 décembre 2020".
Environ 11'500 Casques bleus
Le Rwanda est l'un des principaux pays contributeurs de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca) depuis son déploiement en 2014. La Minusca compte environ 11'500 Casques bleus. Le contingent rwandais de la Minusca est notamment chargé de la sécurité du président centrafricain Faustin Archange Touadéra et de la protection du palais présidentiel.
Vendredi soir, trois des plus puissants groupes armés qui occupent plus des deux tiers de la Centrafrique avaient commencé à progresser sur des axes routiers vitaux pour l'approvisionnement de la capitale Bangui, après avoir annoncé leur fusion.
"Tentative de coup d'Etat"
Dans la foulée, le gouvernement a accusé samedi François Bozizé de "tentative de coup d'Etat", lui prêtant l'"intention manifeste de marcher avec ses hommes sur" Bangui, ce que son parti a démenti. Arrivé au pouvoir en 2003 avant d'être lui-même renversé en 2013 par une coalition rebelle qui a plongé le pays dans la guerre civile, François Bozizé s'était déclaré candidat à la présidentielle de dimanche - couplée aux législatives - et faisait figure de principal concurrent au chef de l'Etat, favori.
Mais la Cour constitutionnelle a invalidé sa candidature, estimant qu'il était sous le coup de sanctions de l'ONU pour son soutien présumé à des groupes armés responsables de "crimes de guerre" et de "crimes contre l'Humanité".
Troupes russes aussi en renfort
La Russie a aussi envoyé "plusieurs centaines d'hommes des forces régulières, et des équipements lourds", a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement centrafricain, sans préciser leur nombre exact ni la date de leur arrivée.
La France, la Russie, les Etats-Unis, l'Union européenne et la Banque mondiale ont appelé dimanche François Bozizé et les groupes armés à déposer les armes.
afp/jpr
La Russie exprime sa "sérieuse inquiétude" face à la crise
Le Kremlin a exprimé lundi sa "sérieuse inquiétude" face à la crise au Centrafrique, trois jours après une offensive de trois groupes armés dans ce pays, qualifiée de "tentative de coup d'Etat" par le gouvernement centrafricain.
"Les informations en provenance de ce pays suscitent une sérieuse inquiétude", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui, bien qu'interrogé sur le sujet, n'a rien dit de la présence ou non en Centrafrique de centaines de troupes russes dont l'envoi a été annoncé par les autorités centrafricaines lundi.