L'instance a examiné début décembre une série de plaintes ou de signalements visant des médecins pour des faits ou propos tenus publiquement sur l'épidémie de Covid-19. Elle a décidé de saisir les chambres disciplinaires de première instance de plaintes, ou de s'associer à une plainte en cours à l'égard de six médecins, selon l'agence de presse médicale APMNews.
Parmi les médecins visés figurent le Pr Didier Raoult, de l'institut hospitalo-universitaire Méditerranée à Marseille, défenseur controversé de l'hydroxychloroquine, et l'infectiologue Christian Perronne.
Hydroxychloroquine notamment en question
Didier Raoult est au coeur d'une polémique pour avoir étrillé la gestion de la crise par les autorités et les conflits d'intérêt dans la recherche internationale sur le traitement du Covid-19. Ses propos avaient poussé le conseil départemental de l'Ordre des médecins à saisir la juridiction disciplinaire, et le CNOM a choisi de s'y associer.
Concernant le Pr Perronne, l'Assistance publique à Hôpitaux de Paris avait annoncé jeudi avoir mis fin à ses fonctions, pour avoir notamment affirmé que les malades du Covid représentaient une aubaine financière pour les médecins et également pour des propos controversés autour de l'hydroxychloroquine. Mais, dans une décision rendue publique le 21 octobre 2022, la chambre disciplinaire du conseil régional de l'Ordre des médecins d'Ile-de-France a rejeté la plainte du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) contre le Pr Perronne.
"Légitime" à donner son avis
La chambre a estimé que ce "spécialiste internationalement reconnu comme un expert dans le domaine de l'infectiologie était le mieux à même de comprendre les enjeux de santé publique" et était donc "légitime" à s'exprimer sur le sujet. L'instance souligne que le Pr Perronne n'a pas "appelé à la violence, ou incité à la haine, ou eu un discours "antivax" et qu'il n'a pas non plus "gravement mis en cause des confrères". Le Cnom a indiqué vouloir faire appel de cette décision "dans les meilleurs délais".
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