Les ministres bouclaient trois jours de débat destinés à
préparer le sommet du G8 de juillet, organisé par le Japon à Toyako
(nord) et dont la lutte contre le réchauffement climatique sera
l'une des priorités.
L'an passé, les pays du G8 s'étaient accordés en Allemagne pour
"étudier sérieusement" la réduction d'au moins 50% d'ici 2050 des
émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement de
la planète.
Volonté politique
"Une volonté politique forte a été exprimée pour aller au-delà
de cet accord et s'entendre sur une vision commune pour un objectif
de long terme au sommet du G8 de Toyako", a fait état le communiqué
final de la réunion de Kobe. Le G8 rassemble les Etats-Unis, le
Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie, le Canada
et la Russie.
Les ministres de l'Environnement du G8 ont aussi souligné dans
leur communiqué final "l'importance de conclure les négociations
sur un accord post-2012 dans la lignée du plan d'action de Bali et
au plus tard en décembre 2009" lors d'une conférence climat de
l'ONU à Copenhague.
L'année 2012 verra arriver à échéance le protocole de Kyoto qui
stipulait une réduction des émissions de gaz à effet de serre des
pays industrialisés de 5% en moyenne entre 1990 et 2012. Seuls les
Etats-Unis ne l'avaient pas ratifié parmi les nations
industrielles.
Le secrétaire d'Etat allemand à l'Environnement, Matthias Machnig,
a martelé à propos de ces négociations post-Kyoto que "sans un
objectif de moyen terme" de réduction d'émissions pour les pays
développés, "il sera très compliqué de trouver un accord à
Copenhague".
Avec les pays en voie de développement
Les pays du G8 ont par ailleurs affirmé que "les pays développés
doivent s'engager sur des objectifs nationaux quantifiés
d'émissions et adopter des mesures pour réduire les émissions de
gaz à effet de serre". Ils ont ajouté que des "actions de
réduction" de ces émissions étaient "aussi nécessaires de la part
des pays en voie de développement", sans y fixer toutefois
d'objectifs chiffrés.
Des représentants des pays émergents (Afrique du Sud, Australie,
Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique) ont
participé aux discussions depuis samedi, ainsi que des
représentants d'ONG, des milieux patronaux et des syndicats.
afp/nr
Pas d'objectifs fixés pour 2020
La déclaration de Kobe est censée préparer le terrain pour le sommet du G-8 en juillet au Japon. Mais les ministres n'ont pas mentionné la recommandation de la communauté scientifique d'une réduction de 25% à 40% des émissions d'ici 2020.
Les pays européens, les Nations unies et les organisations environnementales s'étaient prononcées pour un engagement en ce sens, soutenant qu'éviter le sujet pourrait mettre en péril les négociations en cours pour un nouvel accord international contre le réchauffement climatique, qui sont censées aboutir d'ici la fin 2009.
L'Union européenne s'est engagée à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020, et de porter cette proportion à 30% si d'autres pays industrialisés s'engagent également sur cette échéance à moyen terme.
Les Etats-Unis n'ont pas pris un tel engagement, exigeant pour ce faire que la Chine et l'Inde, entre autres, les suivent dans leur démarche afin de ne pas fausser la concurrence économique.