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Nouvelles élections législatives au Kosovo après une décision de justice

Le Kosovo doit à nouveau organiser des élections législatives. [Keystone - EPA/Georgi Licovski]
Le Kosovo se prépare à de nouvelles élections législatives / Le 12h30 / 1 min. / le 22 décembre 2020
Le Kosovo se préparait mardi à convoquer des législatives anticipées après une décision de la Cour constitutionnelle invalidant l'élection en juin du gouvernement d'Avdullah Hoti. Cette décision plonge à nouveau la fragile démocratie dans la crise.

Dans son arrêt publié lundi soir, la Cour a invalidé l'élection du gouvernement par le Parlement, par une seule voix de majorité, en annulant le vote d'un député reconnu coupable de corruption.

"Considérant que le gouvernement n'a pas été élu (...) conformément à la Constitution, la présidente du Kosovo par intérim Vjosa Osmani doit à présent "annoncer des élections qui doivent se tenir au plus tard 40 jours après leur promulgation", dit la Cour dans son arrêt.

Selon les médias de l'ancienne province serbe, Vjosa Osmani "devrait inviter dans la journée les partis politiques à des consultations pour déterminer la date des élections anticipées".

Série de crises politiques

Celles-ci se tiendront en pleine pandémie du nouveau coronavirus, moins d'un an et demi après les dernières législatives qui avaient consacré la défaite historique des ex-combattants au coeur de la vie politique depuis l'indépendance du Kosovo en 2008.

Le Kosovo connaît depuis une douzaine d'années une série de crises politiques qui suscitent la lassitude de la population, aucun gouvernement n'ayant pu aller au bout de son mandat.

Un premier gouvernement de coalition formé péniblement suite aux législatives d'octobre 2019 par Vetevendosje (VV), le parti nationaliste de gauche d'Albin Kurti et la LDK de centre-droit avait chuté au bout de quelques mois avant la désignation d'un nouveau gouvernement de coalition hétéroclite dirigé par Avdullah Hoti.

La Cour avait été saisie par VV, qui arguait que le vote d'Etem Arifi, un député Rom qui a donné à Avdullah Hoti la voix qui lui manquait pour remporter la majorité au Parlement de 120 membres, avait été condamné en avril 2018 à 15 mois de prison pour le détournement de 26'000 euros via une ONG.

Le vote du député Arifi n'est pas valide "car une personne qui a reçu une condamnation définitive pour une infraction pénale dans les trois dernières années" ne peut exercer son mandat de député, selon l'arrêt.

ats/afp/lan

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