Iwao Hakamada a passé plus de quatre décennies dans le couloir de la mort après sa condamnation en 1968 à la peine capitale pour le quadruple assassinat de son patron et de trois membres de la famille de celui-ci. Il avait avoué le crime après des semaines d'interrogatoires en détention, avant de se rétracter. Il ne cesse depuis de clamer son innocence, mais la peine avait été confirmée en 1980.
Valse-hésitation judiciaire
Cet ancien boxeur avait néanmoins été relâché en 2014, un tribunal ayant admis des doutes sur sa culpabilité en se basant sur des tests ADN et décidé de lui offrir un nouveau procès. Mais un coup de théâtre était survenu en 2018: sur appel du parquet, la Haute cour de Tokyo avait remis en cause la fiabilité des tests ADN et annulé la décision de 2014. Iwao Hakamada attendait depuis, en liberté, que la Cour suprême tranche.
"La Cour suprême a pris aujourd'hui la décision de casser la décision de la Haute cour de Tokyo" qui empêchait M. Hakamada d'être de nouveau jugé pour tenter d'obtenir son acquittement, a écrit mercredi son avocat, Me Yoshiyuki Todate, sur son blog.
Pas de garantie d'un nouveau procès
Du coup, la balle revient désormais dans le camp de la Haute cour de Tokyo, priée de se pencher à nouveau sur la demande du prisonnier en faveur d'un nouveau procès. Mais il n'est pas garanti pour autant que sa requête aboutisse.
Ces dernières années, les demandes de révision de procès se multiplient dans l'archipel nippon, en raison de changements dans la justice, dont la mise en oeuvre de jurys populaires pour les crimes graves. Les procureurs doivent également présenter, désormais, des preuves matérielles à la défense. Ce n'était pas le cas autrefois et le système aboutissait à faire d'aveux des éléments probants.
Depuis les années 1980, quatre condamnés à mort ont été innocentés au Japon, plusieurs décennies après leur première sentence.
afp/oang