D'après les résultats du ministère de l'Intérieur portant sur
55'600 des 60'000 bureaux de vote, le "Cavaliere" obtient 47,1% des
voix au Sénat, contre 38,1% pour l'ex-maire de Rome, ce qui lui
donne la majorité absolue (162 des 315 sièges). La droite est
également gagnante à la Chambre des députés avec 46,4% des
suffrages contre 37,9%.
"Le résultat est clair: la droite gouvernera ce pays", a déclaré
Walter Veltroni lors d'une conférence de presse à Rome. Le leader
de la gauche a dit avoir téléphoné à Silvio Berlusconi pour lui
dire qu'il "reconnaît sa victoire" et lui "souhaiter un bon
travail".
"Des mois difficiles"
De son côté, Silvio Berlusconi, qui va diriger son troisième
gouvernement à 71 ans, a salué sa victoire en intervenant par
téléphone lors de deux émissions télévisées dans la soirée: "Oui,
nous avons gagné, et c'est ce que je n'ai cessé de dire pendant
toute la campagne électorale", a-il déclaré.
"Je vais gouverner pendant cinq ans", a-t-il affirmé, annonçant
"des mois difficiles" qui "demanderaient un grand courage" de la
part des Italiens. Il a confirmé que ses deux dossiers prioritaires
seront la crise des déchets de Naples et sa région, ainsi que le
dossier de la compagnie aérienne italienne Alitalia.
"Il Cavaliere" a en outre assuré que la formation de son
gouvernement "ne prendrait pas beaucoup de temps", indiquant qu'il
avait déjà "parlé" avec ses alliés Gianfranco Fini (Alliance
nationale, droite conservatrice) et Umberto Bossi (Ligue du Nord,
populiste) et qu'il avait "tout en tête". Il a par ailleurs promis
de nommer "au moins quatre femmes au gouvernement".
Succès d'Umberto Bossi
La Ligue du Nord devrait réaliser un score bien meilleur qu'en
2006 en recueillant 8,3% des voix au Sénat, selon les projections,
contre 4,5% aux dernières législatives. Son leader Umberto Bossi a
affirmé qu'il ne prendrait pas "en otage" son allié Silvio
Berlusconi. Le parti populiste respectera leur "programme commun",
a-t-il assuré.
Le reste des voix est réparti entre d'autres formations comme les
démocrates-chrétiens centristes de l'UDC et l'extrême-droite de La
Destra. En revanche, la gauche radicale subirait un échec cuisant
et pourrait n'avoir aucun élu au futur parlement. Fausto
Bertinotti, leader de ce mouvement appelé "La Gauche arc-en-ciel",
qui regroupe le parti communiste italien et les Verts, a annoncé
lundi qu'il quittait la direction de cette formation.
Ces élections ont été précédées par une montée de
"l'anti-politique", illustrée par les succès rencontrés par le
comique Beppe Grillo avec ses diatribes contre les partis et par le
livre "La Caste" qui dénonce les privilèges des élus.
agences/boi
Participation en baisse
Le taux de participation aux législatives italiennes de dimanche et lundi a atteint 80,4%, a annoncé lundi soir le ministre de l'Intérieur Giuliano Amato.
Il est toutefois en baisse de 3,5 points par rapport au scrutin de 2006 (83,62%).
En 2001 il avait atteint 81,38 %.
Dimanche soir, la participation s'inscrivait encore à 62,5%.
Cette baisse de la participation a fait la Une de la presse lundi.
"Un signe du nouveau climat, la politique perd des points", a ainsi écrit le plus gros tirage de la presse, le Corriere della Sera.
Les Suisses moins mobilisés
La participation a également baissé en Suisse. Par rapport au scrutin de 2006, elle a reculé de 50,45% à 47,32%. Les ayants droit ont en revanche nettement augmenté (+16'000 personnes, à 389'000), selon des chiffres de l'ambassade d'Italie à Berne.
Une émigration récente, par exemple dans le domaine de la recherche ou du monde universitaire, peut expliquer ce phénomène, selon l'ambassade. La libre circulation des personnes entre la plupart des pays de l'UE et la Suisse est entrée en vigueur au 1er juin 2007.
Dans le monde, la participation de la diaspora aux législatives s'est établie à 41,66% des ayants droit, contre 42,07% en 2006, selon le ministère italien des Affaires étrangères.
Au total, près de trois millions d'Italiens de l'étranger avaient le droit de voter pour élire leurs propres représentants au Parlement de Rome (douze députés sur 630 et six sénateurs sur 315).
Au total, 118 candidats représentants dix partis se disputent les fauteuils de députés pour la circonscription européenne. Pour le Sénat, ils sont 34 en lice (neuf partis), selon le ministère de l'Intérieur. Au total, 58 de ces candidats sont établis en Suisse.