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Le Niger élit son président avec une transition pacifique inédite

L'organisation de l'élection au Niger. [AFP - Issouf Sanogo]
Le Niger choisira dimanche son nouveau président / Le 12h30 / 1 min. / le 26 décembre 2020
L'élection présidentielle dimanche au Niger devrait mener à la première transition démocratique de l'histoire de ce pays d'Afrique de l'Ouest régulièrement ébranlé par les attaques de groupes djihadistes.

Le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum, ancien ministre de l'Intérieur, est considéré comme le grand favori pour prendre la succession du président sortant Mahamadou Issoufou, qui quitte le pouvoir pacifiquement après deux quinquennats.

Mohamed Bazoum, âgé de 60 ans, a promis de poursuivre les politiques menées par Mahamadou Issoufou mais aussi de lutter contre la corruption. "Si je suis suffisamment chanceux pour remporter cette élection, vous aurez choisi quelqu'un qui sera prêt dès le premier jour", a-t-il dit dans une vidéo de campagne.

En plus de crises sécuritaires, qu'il s'agisse des attaques de groupes liés à l'Etat islamique (EI) près des frontières occidentales avec le Mali et le Burkina Faso ou des violences de Boko Haram à proximité de la frontière avec le Nigeria au sud-est, le Niger est confronté à une situation économique très délicate, que l'épidémie de coronavirus a aggravée.

Trente candidats en lice

Trente candidats sont en lice pour le scrutin. Les rivaux de Bazoum espèrent contraindre celui-ci à disputer un second tour.

Hama Amadou, battu au second tour de la précédente élection présidentielle, a été interdit de se présenter au scrutin à cause d'une condamnation criminelle, laissant l'opposition sans véritable chef de file. La semaine dernière, le parti d'Amadou a appelé ses partisans à se mobiliser pour voter pour Mahamane Ousmame, qui fut au pouvoir de 1993 à 1996.

Une transition démocratique constituerait une avancée majeure dans l'ancienne colonie française, qui a connu quatre coups d'Etat depuis son indépendance en 1960.

Cela marquerait aussi un contraste avec la Côte d'Ivoire et la Guinée, dont les présidents ont profité cette année de réformes constitutionnelles pour obtenir un troisième mandat, faisant craindre un recul démocratique dans la région.

reuters/vkiss

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Menace djihadiste

Sur le plan sécuritaire, deux attaques meurtrières, une à l'ouest (7 soldats tués le 21 décembre) où sévit régulièrement l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), et une à l'est revendiquée par Boko Haram (34 morts le 12 décembre), se sont produites à l'approche du scrutin.

Les attaques incessantes des groupes djihadistes ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers des centaines de milliers de personnes (300'000 réfugiés et déplacés dans l'est, près du Nigeria, 160'000 dans l'ouest, près du Mali et du Burkina).