L'UE va commander 100 millions de doses supplémentaires du vaccin – Le suivi du Covid-19 dans le monde
La pandémie de SARS-CoV-2 a fait au moins 1'775'272 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à midi.
Plus de 81'517'140 cas de contamination ont été officiellement diagnostiqués.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 334'967 décès pour 19'310'597 cas recensés, suivis par le Brésil (191'570 morts), l'Inde (148'153), le Mexique (122'855) et l'Italie (72'370).
Ces chiffres excluent les révisions réalisées a posteriori par des organismes statistiques, comme en Russie, en Espagne et au Royaume-Uni.
UNION EUROPÉENNE – Commande de 100 millions de doses supplémentaires
L'Union européenne a décidé de commander 100 millions de doses supplémentaires du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer et BioNTech, ce qui portera le total à 300 millions, a annoncé mardi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Le candidat vaccin de Moderna devrait être à son tour homologué en janvier dans l'UE, où 80 millions de doses ont été commandées avec une option pour 80 millions supplémentaires, qui sera mise en œuvre.
Au total, l'Union a réservé près de 1,3 milliard de vaccins à Pfizer-BioNTech, Moderna, Johnson & Johnson, AstraZeneca, Sanofi, GSK et CureVac, et elle dispose d'options pour en acheter 660 millions supplémentaires.
La livraison des doses du vaccin Pfizer-BioNTech dans huit pays européens subira cependant un léger retard, en raison d'un problème logistique à l'usine Pfizer en Belgique, a annoncé le ministère espagnol de la Santé, sans préciser quels étaient les sept autres pays affectés.
Après l'Espagne – qui a officiellement franchi lundi la barre des 50'000 morts – l'Italie et la France ce dimanche, la Belgique a procédé à de premières injections dans trois maisons de retraite, et le Luxembourg a vacciné de premiers professionnels de santé.
L'Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie avaient ouvert la marche samedi dans l'UE, avec un jour d'avance sur le lancement officiel de la campagne.
OMS – L'avenir pourrait être "pire"
En dépit de la sévérité de cette pandémie, qui a tué plus de 1,7 million de personnes et en a infecté des dizaines de millions d'autres, l'OMS s'inquiète de ce qui nous attend à l'avenir, et qui pourrait être "pire".
"C'est une sonnette d'alarme", a prévenu Michael Ryan, le responsable de l'OMS en charge des situations d'urgence lors de la dernière conférence de presse de l'année de l'organisation.
"Cette pandémie a été très sévère. Elle s'est répandue à travers le monde très rapidement et elle a touché chaque recoin de la planète, mais ce n'est pas nécessairement la pire", a mis en garde le médecin, qui dans sa carrière a eu à affronter sur le terrain des agents pathogènes parmi les plus mortels.
ROYAUME-UNI – Nouveau record de contaminations
Le Royaume-Uni, confronté à une accélération de l'épidémie de Covid-19 attribuée à une mutation du virus, a recensé mardi 53'135 cas supplémentaires. Il s'agit d'un record, selon le bilan du gouvernement.
Enregistrée malgré le reconfinement d'une grande partie de la population du Royaume-Uni ces derniers jours, cette augmentation porte le nombre total des cas enregistrés à 2'382'865 depuis le début de la pandémie, dont 71'567 ont été mortels.
Mesures de restriction maximales
Les autorités britanniques doivent renforcer les mesures de restrictions pour éviter une nouvelle vague "catastrophique" de décès liés au variant du coronavirus, a déclaré mardi un des conseillers scientifiques du gouvernement.
Une étude publiée parallèlement par la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) estime qu'il faudrait vacciner deux millions de personnes chaque semaine pour éviter une troisième vague épidémique.
Plus de 71'000 décès liés à l'épidémie ont été recensés en Grande-Bretagne, où plus de 2,3 millions de personnes ont été contaminées, d'après un décompte de Reuters effectué lundi soir.
Le gouvernement a étendu le 26 décembre les mesures de restriction maximales, qui concernent désormais près de la moitié de la population anglaise – pour l'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord, les questions de santé publiques relèvent des exécutifs autonomes.
L'apparition d'un nouveau variant plus contagieux du SARS-CoV-2 (lire encadré) signifie que ces mesures ne permettront vraisemblablement pas de ralentir la progression de la maladie, souligne le Professeur Hayward: "Nous sommes vraiment face à une situation où nous nous rapprochons d'un quasi-confinement", affirme l'épidémiologiste qui siège au conseil scientifique du gouvernement britannique sur les maladies respiratoires.
ESPAGNE – Un registre des personnes refusant le vaccin
Les autorités espagnoles tiendront un registre des personnes refusant de se faire vacciner contre le Covid-19, qui sera partagé avec d'autres pays européens mais ne sera pas rendu public, a indiqué lundi Salvador Illa, le ministre espagnol de la Santé. Le vaccin n'est pas obligatoire en Espagne.
Selon la dernière étude publiée lundi dernier par le Centre d'Investigation sociologique (CIS), un institut de sondages dépendant du gouvernement, la proportion des Espagnols ne souhaitant pas se faire vacciner a chuté de manière spectaculaire, passant de 47% en novembre à 28% en décembre. Durant la même période, le pourcentage d'Espagnols se disant prêts à recevoir le vaccin a progressé de 36,8% à 40,5%.
Le gouvernement dirigé par le socialiste Pedro Sánchez a pour objectif que 2,5 millions de personnes – celles appartenant aux groupes prioritaires ou les plus vulnérables – soient vaccinées d'ici à fin février et que le total atteigne 15 à 20 millions d'ici à l'été.
Avec près de 50'000 décès et plus de 1,8 million de cas, selon les chiffres officiels, l'Espagne est l'un des pays européens qui ont été les plus durement frappés par la pandémie.
ALLEMAGNE – La nouvelle souche du virus déjà présente en novembre
La nouvelle souche du coronavirus détectée au Royaume-Uni était déjà présente dans le nord de l'Allemagne dès le mois de novembre, ont indiqué les autorités sanitaires allemandes mardi. Elle a été identifiée chez un patient, son épouse et vraisemblablement leur fille.
L'homme, "très âgé" et souffrant de pathologies antérieures, est "entretemps décédé". Son épouse, qui a contracté la même souche du coronavirus, est guérie. Leur fille avait séjourné au Royaume-Uni "mi-novembre", et se serait "selon toute vraisemblance" infectée sur place, affirment les autorités. Les équipes de la Haute école de médecine de Hanovre ont pu identifier la souche après un "séquençage" de génome.
Jusque-là, l'Allemagne n'avait fait état que d'un cas avéré de la nouvelle mutation du coronavirus, chez une femme arrivée par avion de Londres jeudi dernier. Cette mutation est considérée comme plus contagieuse par les autorités britanniques, qui ont tiré la sonnette d'alarme la semaine dernière.
L'Allemagne a prolongé jusqu'au 6 janvier la suspension des liaisons terrestres, maritimes et aériennes avec la Grande-Bretagne.
FRANCE – Possibilité d'un nouveau confinement
Malgré les espoirs que fait naître le début de la campagne de vaccination, le pays finit l'année sous la la menace d'un possible nouveau confinement, qui pourrait être local selon certains élus.
Un conseil de défense présidé par Emmanuel Macron a eu lieu mardi matin, mais pourrait ne donner lieu à aucune communication dans l'immédiat. Le chef de l'Etat s'exprimera publiquement au plus tard jeudi, pour les traditionnels voeux du Nouvel An, sans qu'on sache toutefois s'il annoncera de nouvelles mesures sanitaires.
Sur les sept derniers jours, 12'000 nouveaux cas quotidiens de contamination ont été détectés en France, loin de l'objectif des 5000 fixé par le gouvernement. La moitié est du pays est particulièrement touchée.
Réfractaires au vaccin
Seuls quatre Français sur dix souhaitent se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage (lire encadré) diffusé mardi qui octroie à la France la place de "championne du monde" des pays réfractaires, devant la Russie et l'Afrique du Sud.
Selon une étude Ipsos Global Advisor, en partenariat avec le Forum économique mondial, 40% des personnes interrogées accepteraient de se faire vacciner contre le Covid-19. Un pourcentage en large baisse par rapport à leur précédente étude parue en octobre (54% enclins à se faire vacciner) et encore plus par rapport à août (59%).
CUBA – L'île socialiste va vacciner avec ses propres sérums
Cuba prévoit de lancer une vaste campagne de vaccination contre le Covid-19 début 2021 avec son propre vaccin. L'île socialiste aura la capacité de "vacciner la population cubaine contre le virus SARS-CoV-2 au cours du premier semestre 2021", a assuré Vicente Vérez Bencomo, le directeur de l'Institut Finlay (IFV) spécialisé dans la recherche et la production de vaccins.
Le responsable, cité mardi par le quotidien d'Etat Granma, a fait ces déclarations au cours d'une visite du président cubain Miguel Diaz-Canel dans les locaux de l'institut où sont développés deux candidats vaccins contre le Covid-19: Soberana01 et Soberna02.
Selon le chercheur, 1000 volontaires participeront aux tests de différentes formules de Soberana02 "pour ensuite, après évaluations (...) entamer la phase 3" avec la participation de 150'000 volontaires à La Havane.
Deux autres candidats vaccins contre le Covid-19, baptisés Mambisa et Abdala, sont mis au point à Cuba par le Centre d'ingénierie génétique et biotechnologique.
Cuba, qui compte 11,2 millions d'habitants, est parvenu pour l'heure à maintenir sous contrôle la propagation de l'épidémie, avec 11'434 cas déclarés et 143 morts, selon les derniers chiffres officiels datant de dimanche.
INDE – Suspension des vols provenant de Grande-Bretagne
Les autorités indiennes ont déclaré mardi que six personnes revenues ces dernières semaines du Royaume-Uni se sont avérées positives au nouveau variant du coronavirus et ont dit envisager de prolonger la suspension des vols en provenance de Grande-Bretagne. Une mesure qui restera probablement en vigueur jusqu'au Nouvel An.
Tous les patients détectés ont été placés en isolement, de même que les personnes avec lesquelles ils ont été en contact étroit, a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.
Environ 33'000 passagers sont arrivés entre fin novembre et la mise en place des restrictions, a ajouté le ministère. Sur ces passagers, 114 personnes ont été détectées positives au coronavirus et testées pour la nouvelle variante du virus qui s'est propagée dans certaines parties de l'Europe et de l'Asie.
BRÉSIL – Aucun accès aux plages de Rio pour le Nouvel An
La mairie de Rio de Janeiro, haut lieu du tourisme au Brésil, a annoncé lundi la fermeture des accès aux plages pour le Nouvel An afin d'éviter les rassemblements en pleine pandémie. Par décret, il sera interdit de circuler et de stationner tout véhicule le long du littoral de la ville, où plusieurs millions de personnes se rassemblent habituellement pour accueillir la nouvelle année, avec de somptueux feux d'artifice.
Le décret doit étendre cette mesure à toutes les voies de circulation qui donnent accès au littoral, sur plus de trente kilomètres, avec environ quarante barrages policiers installés à des points stratégiques.
Le Brésil est touché de plein fouet par la deuxième vague de contaminations au Covid-19. La pandémie a fait plus de 191'000 morts dans le pays, deuxième pire bilan après les Etats-Unis.
RUSSIE – Bilan multiplié par trois
La Russie a signalé mardi 27'002 nouvelles contaminations au coronavirus, dont 5641 à Moscou, ce qui porte le nombre total de cas dans le pays à 3'105'037 depuis le début de l'épidémie. Au cours des dernières 24 heures, 562 décès ont été imputés au Covid-19, soit un total de 55'827 morts depuis le début de la crise sanitaire.
Avec un bilan du Covid-19 considérablement revu à la hausse, la Russie est devenue lundi l'un des pays les plus endeuillés au monde.
Le pays a vu d'un seul coup son bilan multiplié par trois, après l'adoption par l'office russe des statistiques (Rosstat) d'une nouvelle comptabilité plus proche des normes internationales. Le pays comptabilisait précédemment quelque 55'265 morts depuis le début de la pandémie.
Ces nouveaux chiffres placent la Russie au troisième rang mondial, derrière les Etats-Unis (près de 335'000 morts), selon les derniers chiffres publiés lundi soir, et le Brésil (plus de 191'000).
Malgré ce nouveau bilan alarmant, les autorités russes ont rejeté l'idée de tout nouveau confinement, tablant sur l'efficacité du vaccin national, le Spoutnik-V, déployé début décembre.
CHINE – Pékin se confine partiellement
Pékin a bouclé mardi dix secteurs du district de Shunyi dans le nord-est de la ville, ce qui constitue un premier reconfinement dans la capitale chinoise depuis la vague épidémique enregistrée en juin et juillet.
La mégapole de 21,5 millions de personnes a recensé seize nouveaux cas domestiques de contaminations et trois cas asymptomatiques depuis le 18 décembre, date à laquelle les premiers cas ont été découverts. Les zones confinées incluent une zone industrielle, six villages et trois bâtiments, a déclaré un responsable municipal.
Si le nombre de nouvelles contaminations reste modeste dans la capitale par rapport aux chiffres de juin et juillet, les autorités locales ont renforcé les mesures visant à contenir la propagation du virus, qui s'est développé dans trois districts où des centaines de milliers d'habitants ont été testés.
AFRIQUE DU SUD – Des restrictions plus sévères
Le cap du million de personnes infectées a été franchi dimanche dans le pays, contraignant le gouvernement à des restrictions plus sévères. La vente d'alcool est interdite et le port du masque désormais obligatoire partout en Afrique du Sud, a annoncé lundi soir le président Cyril Ramaphosa, qui a également décidé d'étendre le couvre-feu, en vigueur dès 21h au lieu de 23h.
La vitesse des contaminations est "particulièrement alarmante", a insisté le président: "Nous avons baissé la garde, nous en payons désormais le prix", a-t-il ajouté.
RTSinfo et les agences
Variant(s) du Covid-19
Un variant du coronavirus apparu récemment en Grande-Bretagne – vraisemblablement plus contagieux que la souche d'origine – a été repéré dans des pays de plus en plus nombreux.
Cette nouvelle souche a été repérée dans plusieurs pays européens – dont l'Allemagne, la France et le Portugal – et sur d'autres continents, notamment au Canada, en Jordanie, en Corée du Sud ou au Japon.
Cinq cas ont été détectés en Espagne, plus précisément en Andalousie, onze aux Pays-Bas, et deux en Finlande.
Le Sri-Lanka a accueilli lundi ses premiers touristes étrangers depuis neuf mois, avec un vol charter venu d'Ukraine comptant 185 passagers, un "projet pilote", selon le gouvernement, alors qu'une nouvelle souche du virus est apparu sur l'île depuis octobre.
Intentions vaccinales
La France n'est pas le seul pays où les intentions vaccinales sont relativement basses (40%). Ainsi, selon l'étude Ipsos Global Advisor, seuls 43% des Russes sont prêts à se faire vacciner, et 53% des Sud-Africains.
Arrivent ensuite le Japon (60%), l'Italie et l'Espagne (62%), puis l'Allemagne (65%).
A l'opposé, la Chine est en tête des pays où les personnes interrogées sont les plus enclines à se faire vacciner (80%), devant le Brésil (78%) et le Royaume-Uni (77%), qui a commencé les vaccinations le 8 décembre.
Les Etats-Unis, où une immense campagne de vaccination a également commencé, sont le seul pays où les intentions de vaccination sont en hausse (69% aujourd'hui, 64% en octobre).
La peur des effets secondaires
Dans les pays concernés par le sondage, la raison principale des réfractaires est la peur des effets secondaires (80% en Corée du Sud, 76% au Japon, 72% en France). Le doute sur l'efficacité est la deuxième raison dans de nombreux pays, devant le fait de ne pas se sentir à risque.
Vient ensuite l'opposition générale aux vaccins, qui concerne environ un quart de la population interrogée en Russie (26%) et en Afrique du Sud (23%), mais moins de 10% en Corée du Sud (7%), au Japon (8%) et en Chine (9%). En France, 14% des personnes interrogées se disent anti-vaccins en général.
L'étude a été réalisée dans quinze pays via la plateforme en ligne d'Ipsos Global Advisor entre le 17 et le 20 décembre auprès de 13'542 adultes (dont environ un millier en France, âgés de 18 à 74 ans).