Au moins deux explosions se sont produites lorsque l'avion a atterri et que les responsables ont commencé à sortir de l'appareil. Des sources médicales ont fait état d'au moins 26 morts et de dizaines de blessés. Une source sécuritaire avait auparavant fait état de plusieurs blessés, mais aucun parmi les ministres.
Des bruits d'explosions et de coups de feu ont retenti avant qu'une épaisse fumée noire ne jaillisse d'un bâtiment de l'aéroport tandis que des débris étaient projetés alentour, suscitant la panique parmi les personnes présentes, selon les images diffusées par la chaîne de télévision saoudienne Al-Hadath.
"Nous allons bien"
"Nous allons bien", a tweeté le nouveau ministre des Affaires étrangères Ahmed ben Moubarak. Dans un pays pauvre dévasté par les conflits, le nouveau gouvernement yéménite d'union rassemblant des ministres pro-pouvoir et des séparatistes du sud a été formé le 18 décembre sous l'égide de l'Arabie saoudite.
Le porte-parole du gouvernement, Rajeh Badi, a appelé à une "enquête internationale sur cet acte criminel" pour déterminer les responsables.
Des civils, des vigiles et des responsables locaux figurent parmi les victimes mais tous les membres du gouvernement "vont bien", a-t-il indiqué à l'AFP.
Ces deux camps qui se disputaient le pouvoir dans le sud restent en principe alliés depuis six ans contre les rebelles houthis, soutenus par l'Iran et qui se sont emparés d'une grande partie du nord du pays, dont la capitale Sanaa.
Houtis pointés du doigt
L'avion arrivait en provenance de Ryad où le gouvernement yéménite s'était exilé après que les rebelles Houthis ont déferlé sur la capitale Sanaa en septembre 2014 et se sont emparés de vastes régions du pays, déclenchant une guerre meurtrière. Aden était ensuite devenue la capitale temporaire du pays.
Le ministre de l'Information Mouammar al-Iryani a accusé sur Twitter les rebelles houthis d'avoir mené cette "attaque terroriste". Le Premier ministre Maïn Saïd a également évoqué un "acte terroriste lâche", sans toutefois accuser nommément les Houthis. "Cela ne fera qu'augmenter notre détermination à remplir nos devoirs", a-t-il tweeté.
Les Houthis, mais aussi les groupes djihadistes Al-Qaïda et Etat islamique, ont par le passé mené des attaques visant le gouvernement yéménite et ses partisans. De profondes divisions avaient éclaté ces dernières années entre les partisans du gouvernement et les séparatistes au sein du même camp anti-Houthis. Une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite intervient depuis 2015 au Yémen.
afp/vajo
L'ONU condamne cette attaque
L'émissaire des Nations unies au Yémen, Martin Griffiths, a condamné un "acte de violence inacceptable" qui a "tué et blessé plusieurs civils innocents".
Cela est "un rappel tragique de l'importance de remettre d'urgence le Yémen sur la voie de la paix", a-t-il souligné sur Twitter.
Pour Michael Aron, l'ambassadeur britannique au Yémen, il s'agit d'"une tentative méprisable de provoquer un carnage, le chaos et la souffrance alors que les Yéménites avaient choisi d'aller de l'avant ensemble".
La guerre au Yémen a plongé ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, dans la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU, avec une population au bord de la famine et menacée par les épidémies.