A partir du 1er janvier, les Britanniques sont désormais considérés dans l'UE comme les ressortissants d'un pays tiers, ne bénéficiant plus de la liberté de mouvement pour travailler, étudier ou prendre leur retraite sur le territoire de l'Union et des Etats associés (Norvège, Islande, Suisse).
La Grande-Bretagne, de son côté, traite les citoyens de l'UE comme la plupart des "non Britanniques". A la différence près que ceux justifiant d'une résidence dans le pays avant la fin de l'année 2020 conservent leurs droits, conformément à l'accord de retrait conclu fin 2019. Et la réciproque est vraie pour les Britanniques domiciliés dans l'UE.
Mais l'accord conclu est loin de couvrir tous les domaines d'échanges entre les deux blocs. Ainsi, les services, qui représentent pourtant 80% de l'économie britannique, ne sont pas réglés. Et, les relations vont-elles rester cordiales? Les négociateurs ont déjà prévu de faire le point dans 5 ans.
TOURISME - Démarches à prévoir
Les touristes britanniques devront sans doute s'armer de patience pour les démarches d'entrée dans l'UE, même si les deux parties se sont entendues sur le principe d'une exemption de visa réciproque.
Leur séjour dans l'UE est limité à un maximum de 90 jours sur une période de 180 jours.
Ils doivent prouver qu'ils sont couverts par une assurance, disposent de suffisamment de ressources ou d'un billet retour.
Les Européens de leur côté peuvent entrer sur le sol britannique avec une simple carte d'identité jusqu'à octobre 2021, date à laquelle un passeport sera exigé, pour des séjours allant jusqu'à six mois maximum.
TRAVAIL - Avec un permis
L'accord post-Brexit prévoit qu'un permis de travail peut être exigé en fonction des activités exercées.
En règle générale, tandis que les participants à des réunions, conférences, séminaires, foires, salons ou travaux de recherche sont exemptés de permis, ce dernier est requis pour les activités impliquant la vente au public de biens ou services. Certains pays de l'UE prévoient toutefois des restrictions supplémentaires pour certaines activités.
Les ressortissants européens bénéficiant d'une offre d'emploi au Royaume-Uni doivent prouver une certaine maîtrise de la langue de Shakespeare, avec un niveau de salaire fixé par la loi.
ETUDES - Fin du programme Erasmus
Finis les échanges Erasmus avec la Grande-Bretagne: le programme européen est trop coûteux, a jugé Boris Johnson. A la place, les étudiants britanniques se verront proposer un programme mondial, baptisé du nom du mathématicien Alan Turing.
Désormais, les étudiants européens se verront exiger un visa pour tout séjour universitaire de plus de six mois, et devront payer des frais de scolarité plus élevés -- jusqu'à quatre fois plus en médecine ou pour certains diplômes prestigieux de troisième cycle.
Selon une étude du Parlement britannique, le pays recensait 143'000 étudiants de l'UE dans ses universités lors de l'année 2018-2019. En 2015, les étudiants étrangers ont injecté 25,8 milliards de livres (29 milliards d'euros) dans l'économie du Royaume-Uni, considéré comme la deuxième destination universitaire préférée au monde après les Etats-Unis.
DROIT DE RESIDENCE - Installation plus difficile
Quelque 1,3 million de Britanniques résident actuellement dans l'UE. Au Royaume-Uni, plus de 4,2 millions de citoyens européens avaient déposé une demande de statut de résident à la fin octobre. Leurs droits sont protégés s'ils étaient installés avant le 31 décembre 2020.
Mais il en est tout autrement pour ceux qui souhaitent émigrer après le 1er janvier. Un système à points établi par la Grande-Bretagne rendra l'installation des Européens beaucoup plus difficile. L'âge, la connaissance de l'anglais, les ressources financières seront pris en compte.
Et les Britanniques qui veulent s'établir en France, en Espagne, ou en Allemagne (leurs destinations favorites pour travailler ou prendre leur retraite) feront face aux mêmes contraintes que les ressortissants de pays tiers. Qu'il s'agisse d'assurance maladie, de conditions de revenu ou d'exigences linguistiques.
afp/lan
Ce qui va changer pour la Suisse
Dans La Matinale de lundi, Alexandre Fasel, ambassadeur de Suisse au Royaume-Uni, a expliqué la stratégie de la Suisse, appelée "Mind the gap".
"Cette désignation a beaucoup amusé nos contacts britanniques qui ont eux appelé le processus "Continuity".
"Nous avons conclu 7 accords qui autant se faire que peu reprennent l'ensemble de nos relations. Il faut faire la différence entre les citoyens et les opérateurs économiques".
Pour les citoyens qui ont profité de la libre circulation des personnes, il n'y a pas de différence. Tous leurs droits sont protégés. Ce qui change, c'est à l'avenir parce qu'en terme d'immigration maintenant ce sont les lois nationales qui vont s'appliquer et non plus le principe de la libre circulation des personnes.
Pour les entreprises, nos accords couvrent à peu près l'ensemble de nos échanges, a conclu l'ambassadeur: