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Le camp d'Auschwitz était libéré il y a 65 ans

Le 27 janvier 1945, l'armée soviétique libérait les derniers prisonniers.
Le 27 janvier 1945, l'armée soviétique libérait les derniers prisonniers.
Des survivants du camp nazi d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne, libéré il y a 65 ans, se sont recueillis mercredi aux côtés d'anciens soldats de l'Armée rouge et de personnalités comme le Premier ministre israélien, en souvenir des victimes de ce lieu d'extermination.

Pour la plupart d'entre eux, il s'agit de la dernière occasion
de se réunir sur le lieu de leur martyre en hommage à leurs
codétenus: 1,1 million d'hommes, de femmes et d'enfants gazés,
fusillés, morts de faim, de froid et d'épuisement, dont un million
de juifs de toute l'Europe.

Journée glaciale comme à l'époque

Les sirènes d'Auschwitz-Birkenau, qui à l'époque avertissaient
des évasions, ont retenti mercredi vers 14h00 GMT, marquant cette
fois le début des cérémonies par une journée froide et neigeuse
comme il y a 65 ans. Une centaine à peine d'anciens prisonniers de
plusieurs pays se sont déplacés et écoutaient le discours de
codétenus, le Polonais non-juif Wladyslaw Bartoszewski, ex-ministre
des Affaires étrangères, et l'historien juif polonais Marian
Turski.



Il y a cinq ans, ils étaient plus de deux mille. "65 ans après la
libération des derniers prisonniers d'Auschwitz-Birkenau, les
derniers survivants, présents ici, ont le droit de croire que leurs
souffrances et la mort de leurs proches avaient un sens pour bâtir
un meilleur avenir pour tous les habitants d'Europe et du monde,
quelle que soit leur origine ou leur confession", a déclaré
Wladyslaw Bartoszewski.

Auschwitz-Birkenau, une création nazie

Auschwitz, installé en 1940 en Pologne occupée et libéré le 27
janvier 1945 par l'armée soviétique, reste le symbole du génocide
perpétré par l'Allemagne nazie. En 2005, l'ONU a déclaré ce jour
Journée internationale du souvenir des victimes de
l'Holocauste.



Le camp fut ouvert en juin 1940 près de la ville d'Oswiecim,
renommée Auschwitz par les Allemands, pour y enfermer des
prisonniers politiques polonais, dix mois après l'invasion de la
Pologne. Il a ensuite été étendu au site de Birkenau, distant de 3
km et consacré à partir de 1942 essentiellement à l'extermination
des juifs d'Europe.



En plus des victimes juives, entre 70'000 et 75'000 Polonais non
juifs y sont morts, ainsi que 21'000 Roms, 15'000 prisonniers de
guerre soviétiques et 10'000 à 15'000 autres prisonniers, dont des
résistants, selon les données du musée d'Auschwitz-Birkenau.



Le 27 janvier 1945, des troupes de l'Armée rouge découvrent le
camp en progressant vers l'Ouest. Il n'y reste que 7000 survivants.
Les forces allemandes, face à l'avancée soviétique, ont dès le 17
janvier poussé les prisonniers dans une marche forcée vers l'Ouest
qui sera appelée Marche de la mort.



afp/mej

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Les dirigeants et le devoir de mémoire

"Nous avons le devoir sacré de nous souvenir de la cruauté" d'Auschwitz, a déclaré le président américain Barack Obama dans un message vidéo diffusé lors d'une conférence organisée par le Congrès juif européen à Cracovie (sud) avant les cérémonies prévues dans le camp, distant d'une cinquantaine de kilomètres.

Barack Obama a appelé à "résister contre l'antisémitisme et l'ignorance sous toutes ces formes et refuser de devenir des témoins du mal". "Cette mémoire est un devoir d'humanité. C'est une exigence, une mission sacrée de restituer leur dignité humaine et leurs traits singuliers à ces enfants, ces femmes, ces hommes, qui affrontèrent ici l'indicible, l'inconcevable", a déclaré le président français Nicolas Sarkozy dans un message lu aux 700 participants.

A la Cité du Vatican, le pape Benoît XVI a rappelé "l'horreur des crimes d'une cruauté inouïe, commis dans les camps d'extermination créés par l'Allemagne nazie". Le ministre russe de l'Education Andreï Foursenko a appelé "à la reconnaissance de tous" envers les anciens combattants soviétiques "qui ont libéré ce camp", en inaugurant une exposition temporaire dans le pavillon russe d'Auschwitz.

Le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu devait prononcer un discours lors des cérémonies, de même que son homologue polonais Donald Tusk et le président Lech Kaczynski.

Le grand rabbin de Tel Aviv, Israel Meir Lau né en Pologne et orphelin survivant des camps nazis, récitera le kaddish, la prière juive pour les morts.