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La grippe aviaire entraîne un massacre de canards en France

Des canards dans un élevage du sud-ouest de la France. [AFP - Gaizka Iroz]
La grippe aviaire frappe les élevages de canards du sud-ouest de la France / Le 12h30 / 1 min. / le 8 janvier 2021
Des centaines de milliers de canards vont encore être abattus dans le sud-ouest de la France, a annoncé le ministre de l'Agriculture, évoquant une "course contre la montre" contre un virus hautement pathogène de grippe aviaire.

Depuis décembre, "ce sont quasiment 400'000 canards qui ont été abattus dans le département des Landes (Sud-Ouest)... ça va être encore des centaines de milliers, c'est une certitude", a déclaré vendredi Julien Denormandie, quelques heures avant une visite auprès des éleveurs touchés, dans ce département qui est le premier producteur de palmipèdes gras.

Le ministre a reconnu "ne pas pouvoir dire" combien il restera de canards, sur les quelque 5 millions actuellement en cours d'élevage dans le département. "Mon objectif c'est qu'il en reste le plus possible. Il faut un dépeuplement massif pour contenir l'épidémie".

"On n'est pas allé assez vite"

Plusieurs centaines de milliers canards abattus, c'est déjà "colossal, mais malheureusement ce n'est pas encore assez", a estimé Julien Denormandie. "Force est de constater qu'on n'est pas allé assez vite", a-t-il reconnu, justifiant les mesures comme l'extension de l'abattage préventif pour créer un vide sanitaire de 5 km autour des foyers d'infection, ainsi que des "zones tampons" où est interdite toute entrée ou sortie de volailles.

Mais "abattre un élevage de canards, ça ne se fait pas en un claquement de doigts", a souligné Julien Denormandie, évoquant les lourds protocoles sanitaires.

Les éleveurs indemnisés

Sur le plan des indemnisations des éleveurs, Julien Denormandie a assuré que "dès la semaine prochaine les premiers acomptes vont d'ores et déjà être versés", portant "sur la valeur marchande des canards". Ce n'est "pas suffisant", selon la directrice de la filière foie gras Cifog, Marie-Pierre Pé, pour qui l'Etat doit aussi indemniser les longs arrêts de production qui se profilent.

"Il faut que toutes les exploitations soient nettoyées, désinfectées et que les analyses montrent qu'il n'y a plus de virus dans l'environnement" avant de réintroduire des canards dans les élevages, a-t-elle rappelé.

Pas de vaccin pour l'instant

Interrogé sur un éventuel vaccin, le ministre a rappelé qu'il n'y en avait pas d'homologué à l'heure actuelle et émis des réserves: s'agissant d'une filière qui "exporte beaucoup", "un certain nombre de pays à l'export refusent d'acheter des volailles vaccinées car ils craignent que cette volaille soit porteuse saine du virus et puisse contaminer les volailles du pays localement".

La souche H5N8 de l'influenza aviaire, qui sévit aussi ailleurs en Europe, a été repérée pour la première fois dans un élevage en France début décembre, déclenchant notamment un embargo de la Chine à l'égard des volailles françaises.

afp/jpr

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