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Washington remet Cuba sur la liste des "Etats soutenant le terrorisme"

Le président cubain, Miguel Díaz-Canel (à droite) fait un discours à côté de Raúl Castro, ancien président. La Havane, le 1er janvier 2021. [Keystone/epa - Cuban Television]
Washington a remis Cuba sur la liste des "Etats soutenant le terrorisme" / La Matinale / 1 min. / le 12 janvier 2021
L'administration de Donald Trump a annoncé lundi, à neuf jours de la fin de son mandat, qu'elle avait inscrit à nouveau Cuba dans la liste noire américaine des "Etats soutenant le terrorisme", dont l'île avait été retirée en 2015 par Barack Obama.

"Avec cette mesure, nous allons à nouveau tenir le gouvernement de Cuba pour responsable et envoyer un message clair: le régime Castro doit mettre fin à son soutien au terrorisme international et à la subversion de la justice américaine", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué en évoquant les anciens dirigeants cubains Fidel et Raúl Castro.

Il accuse Cuba, pour justifier cette sanction, d'avoir "apporté son soutien de manière répétée à des actes de terrorisme international en donnant refuge à des terroristes".

Cette décision de dernière minute risque de rendre plus difficile toute volonté du président élu Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, de renouer avec La Havane. Après le rapprochement spectaculaire sous l'administration Obama, l'administration Trump n'a fait que durcir ses positions à l'égard du pouvoir communiste.

Cuba rejoint sur la liste noire des Etats soutenant le terrorisme l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie. Le Soudan vient d'en être retiré par Donald Trump.

Cuba dénonce un "opportunisme politique"

Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a dénoncé lundi l"'opportunisme politique" de l'administration Trump.

"Nous condamnons la qualification cynique et hypocrite de Cuba comme Etat soutenant le terrorisme, annoncée par les Etats-Unis. L'opportunisme politique de cette action est reconnu par tous ceux qui se soucient avec honnêteté du fléau du terrorisme et de ses victimes", a réagi le chef de la diplomatie cubaine sur Twitter.

"Le département d'Etat américain manipule le sujet du terrorisme avec un opportunisme politique grossier", a également réagi sur Twitter Carlos Fernandez de Cossio, chef du département des Etats-Unis au sein du ministère cubain des Affaires étrangères. "Cuba est un Etat victime du terrorisme perpétré pendant des années par le gouvernement américain ou par des individus ou organisations qui opèrent depuis ce territoire, sous la tolérance des autorités."

afp/sjaq

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Un héritage de l'administration Obama

La Havane avait quitté la liste en 2015, lors du rapprochement spectaculaire opéré par l'ancien président démocrate Barack Obama, dont Joe Biden était le vice-président. La même année, les deux pays ennemis avaient rétabli leurs relations diplomatiques pour tenter de tourner la page de la Guerre froide.

Lors d'une visite historique en 2016 à Cuba, Barack Obama était même devenu le premier président américain en exercice à fouler le sol cubain depuis la révolution castriste de 1959.