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Mike Pence soutiendra Donald Trump face à la menace de sa destitution

Mike Pence et Donald Trump en novembre 2020. [Reuters - Carlos Barria]
Donald Trump et Mike Pence vont faire front commun face aux démocrates qui réclament le départ du président sortant / Le Journal horaire / 58 sec. / le 12 janvier 2021
Donald Trump et son vice-président Mike Pence se sont rencontrés lundi soir dans le Bureau ovale. Ils ont affiché leur intention de faire, pour l'heure, front commun face aux démocrates qui réclament le départ immédiat du président sortant.

Les deux hommes, dont c'était la première entrevue depuis leur désaccord au sujet de la validation de la victoire de Joe Biden par le Congrès et des violences qui ont suivi à Washington, ont eu "une bonne conversation", a indiqué un responsable américain à la veille d'un déplacement de Donald Trump au Texas. Ils se sont engagés "à poursuivre leur travail pour le pays jusqu'à la fin de leur mandat", a ajouté la même source.

Cette rencontre à l'abri des caméras intervient après une journée d'intense activité au Congrès, où les démocrates ont avancé vers l'ouverture d'une seconde procédure de destitution contre Donald Trump. Le président américain est accusé d'avoir "incité à la violence" lors de la manifestation de ses partisans qui a dégénéré devant le Capitole.

>> Lire à ce sujet : Les démocrates lancent les procédures pour évincer Donald Trump

Trump n'a pas l'intention de démissionner

Concrètement, cela signifie que Donald Trump n'a pas l'intention de démissionner avant la fin de son mandat, le 20 janvier, date à laquelle Joe Biden s'installera à la Maison Blanche. Cela veut dire aussi que le vice-président n'a pas l'intention de le démettre de ses fonctions en invoquant, comme le réclament les démocrates, le 25e amendement de la Constitution américaine.

Toujours selon la même source, le président et son vice-président "ont réitéré que ceux qui avaient enfreint la loi et envahi le Capitole ne représentent pas le mouvement 'America First' soutenu par 75 millions d'Américains".

Premier double-impeachment?

Malgré les pressions du locataire de la Maison Blanche, Mike Pence avait annoncé mercredi dans une lettre qu'il ne s'opposerait pas devant le Congrès à la validation des résultats de l'élection présidentielle, déclenchant la fureur du président et de ses supporteurs. "Il n'a pas eu le courage de faire ce qu'il aurait dû faire pour protéger notre pays et notre Constitution", avait alors tweeté Donald Trump, peu avant qu'une horde de ses partisans n'envahisse le Capitole. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré une foule compacte scander "Pendez Mike Pence" aux portes du bâtiment.

Si cette rencontre marque une baisse de tension entre le président et son vice-président, le milliardaire républicain reste menacé, à 74 ans, d'une sanction qui resterait dans l'Histoire des Etats-Unis et pourrait hypothéquer son avenir politique. Il pourrait en effet devenir le premier président américain à être deux fois mis en accusation au Congrès ("impeached") dans une procédure de destitution.

Pas de majorité démocrate au Sénat avant le 20 janvier

La Chambre examinera l'acte d'accusation mercredi et devrait voter ce même jour. Soutenu par une vaste majorité de démocrates et avec le soutien possible de républicains, il devrait être facilement adopté. Ce vote marquera l'ouverture formelle de la deuxième procédure de destitution contre le président américain.

Le doute demeure toutefois sur le déroulement et l'issue du procès qui devra ensuite avoir lieu au Sénat, aujourd'hui encore à majorité républicaine. Suite à leur victoire en Géorgie, les démocrates prendront en effet le contrôle de la Chambre haute, mais le 20 janvier seulement. Ils auront donc besoin du ralliement de nombreux républicains pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaire à sa condamnation.

ats/vic

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Capitole bouclé le 20 janvier

Le public n'aura pas accès aux environs du Capitole à Washington lors de la cérémonie d'investiture de Joe Biden, a annoncé la cheffe de la police du Capitole Yogananda Pittman lundi soir.

Selon des médias américains, un document interne de la police fédérale américaine (FBI) prévient que des supporteurs armés du président républicain pourraient participer à des manifestations dans les 50 Etats américains entre ce week-end et le 20 janvier.

Critiqué pour avoir tardé à déployer la Garde nationale lors des violences du 6 janvier à Washington, le Pentagone a autorisé le déploiement de jusqu'à 15'000 soldats dans la capitale américaine pour la cérémonie de prestation de serment. Quelque 6200 militaires de la Garde nationale y sont déjà présents et ils seront 10'000 dès ce week-end. Environ 5000 soldats supplémentaires pourront les rejoindre le 20 janvier.

>> Ecouter La Matinale évoquer le renforcement des mesures de sécurité à Washington :

Le Capitole de Washington est gardé par la Garde Nationale. [Keystone/AP Photo - Ted S.Warren]Keystone/AP Photo - Ted S.Warren
Le public n'aura pas accès au Capitole le 20 janvier, jour de l'investiture de Joe Biden / La Matinale / 17 sec. / le 12 janvier 2021

Donald Trump touché aux finances

Après l'assaut du Capitole, plusieurs grandes entreprises américaines ont pris la décision de couper les ponts avec Donald Trump et ses plus ardents partisans, en touchant parfois directement à leurs finances.

La plateforme de vente en ligne Shopify a fermé des pages officielles vendant des articles à son effigie. Le service de paiement sur internet Stripe, lui, a décidé de ne plus gérer les transactions de son site de campagne. Quant au géant de l'hôtellerie Marriott, à l'assureur-santé Blue Cross Blue Shield ou à l'émetteur de cartes de crédit American Express, ils ont indiqué qu'ils allaient cesser toute donation aux élus républicains s'étant opposés, le 6 janvier, à la certification des résultats de l'élection présidentielle.

"Message clair"

Suspendre les contributions politiques aux législateurs qui ont voté contre la certification de Joe Biden le 6 janvier "peut avoir un impact réel en envoyant le message clair que rompre avec les normes démocratiques et répandre de la désinformation ne sera pas toléré", a estimé Daniel Newman, le co-fondateur de l'organisation MapLight, qui étudie de près les financements des partis et responsables politiques.

La plateforme Facebook, de son côté, a annoncé lundi soir qu'elle ne comptait pas lever la suspension du compte de Donald Trump et va retirer tous les messages comportant le slogan "Stop au vol" que le président américain sortant a contribué à répandre sur les réseaux sociaux, en référence à l'élection "volée" selon lui par les démocrates. Enfin, Twitter a annoncé lundi avoir supprimé 70'000 comptes affiliés à la mouvance conspirationiste QAnon, impliquée dans les récentes émeutes de Washington.

>> Lire aussi: La censure de Donald Trump par les géants du web dérange l'Europe

>> Ecouter La Matinale revenir sur la suppression des comptes liés à QAnon par Twitter :

Twitter a supprimé 70'000 comptes liées au mouvement QAnon [Keystone/AP - Matt Rourke]Keystone/AP - Matt Rourke
Twitter supprime 70'000 comptes liés à la mouvance Qanon / La Matinale / 29 sec. / le 12 janvier 2021