QAnon représente la face la plus radicale du complotisme contemporain. Née aux Etats-Unis, la mouvance se développe sur les plateformes numériques et trouve maintenant un terreau favorable dans les débats existants en France.
Thomas Huchon, journaliste et réalisateur, a observé l'arrivée des QAnon dans des groupes de discussions très divers et déjà établis.
"Vous trouverez à l'intérieur de ces groupes des gens qui sont dans une telle défiance qu'ils sont prêts à croire que les puissants sont une secte de pédophiles satanistes gouvernant le monde en secret. Ils auront une résonance à la fois dans des groupes anti-vaccins, d'extrême droite, de soutien à Donald Trump, mais aussi dans certains groupes de gilets jaunes", constate-t-il.
Violence sans précédent
Un élément caractérise cette nébuleuse selon le journaliste: une virulence inédite. "Ils ont l'illusion de lutter contre quelque chose qui est absolument horrible. Ils sont très vindicatifs. Ça amène à des comportements humains qui sont complètement associaux", précise Thomas Huchon.
Et le journaliste d'expliquer plus en détail: "Je subis depuis un certain nombre d'années des injures et des menaces sur les réseaux pour mon travail contre les fake news, mais lorsque les QAnon vous tombent dessus, c'est une ampleur inconnue et surtout une intensité de la violence et de la menace de mort qui, dans mon cas, est totalement sans précédent".
Alors quelle réponse apporter à ce mouvement? Les contre-discours et le fact-checking n'auront aucun effet sur les convaincus, estime Thomas Huchon. Ils peuvent en revanche protéger ceux qui ne sont pas encore tombés dans ces croyances.
Alexandre Habay/jfe