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Première exécution fédérale d'une femme en près de 70 ans aux Etats-Unis

Les Etats-Unis ont procédé mercredi à la première exécution fédérale d'une femme en près de 70 ans. [KEYSTONE - JOSEPH C. GARZA]
Première exécution fédérale d'une femme en près de 70 ans aux Etats-Unis / Le Journal horaire / 13 sec. / le 13 janvier 2021
Les Etats-Unis ont procédé mercredi à la première exécution fédérale d'une femme en près de 70 ans. Lisa Montgomery avait été condamnée à mort en 2007. Il s'agit de l'un des derniers actes de la présidence de Donald Trump.

"Lisa Montgomery, 52 ans, a été exécutée au pénitencier fédéral de Terre-Haute" dans l'Indiana, a annoncé dans un communiqué le ministère de la Justice. Sa mort a été constatée à 01h31 locales (06h31 GMT).

La Cour suprême avait auparavant donné son feu vert à l'exécution dans la nuit, rejetant les ultimes recours des avocats de la condamnée, malgré le désaccord de trois magistrats progressistes. En 2004, Lisa Montgomery avait tué une femme enceinte de huit mois afin de lui voler son foetus.

Condamnée à mort en 2007

Dans l'incapacité d'avoir un nouvel enfant, elle avait repéré sa victime, une éleveuse de chiens, sur internet et s'était présentée à son domicile dans le Missouri sous prétexte de lui acheter un terrier. Sur place, elle l'avait étranglée, lui avait ouvert l'utérus, avait pris le bébé, qui a survécu, avant de l'abandonner dans une mare de sang.

Sans nier la gravité de son crime, ses avocats avaient souligné qu'elle souffrait de troubles mentaux sévères, conséquences de violences et viols en réunion subis dans son enfance. Elle avait été condamnée à mort en 2007 dans le Missouri.

Dernières exécutions en 1953

Les dernières exécutions fédérales de femmes remontent à 1953, celles de Bonnie Brown Heady pour enlèvement et meurtre et d'Ethel Rosenberg de la même année pour espionnage, rappellent les médias américains.

Fervent partisan de la peine capitale, comme ses électeurs les plus conservateurs, Donald Trump a par ailleurs ignoré une demande de clémence adressée par les soutiens de Lisa Montgomery.

L'avocate de Lisa Montgomery, Kelley Henry, a qualifié cette nouvelle exécution de "vicieuse, évoquant dans un communiqué "la soif de sang d'une administration en faillite".

ats/vajo

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Rythme jamais vu

Malgré le recul de la peine capitale aux Etats-Unis et dans le monde, l'administration de Donald Trump a renoué en juillet, après 17 ans de pause, avec les exécutions fédérales et les enchaîne depuis à un rythme jamais vu.

Dix Américains ont reçu depuis l'été des injections létales à Terre-Haute et l'administration Trump prévoit, outre Lisa Montgomery, d'exécuter deux hommes noirs cette semaine: Corey Johnson jeudi et Dustin Higgs vendredi.

Là encore, une bataille judiciaire féroce est engagée. Un tribunal fédéral a décidé mardi de reporter leur exécution de plusieurs semaines au motif qu'ils ont été contaminés par le Covid-19.

Le sénateur démocrate Dick Durbin a annoncé l'introduction d'une loi visant à mettre un terme aux exécutions fédérales. Les démocrates ayant repris le contrôle du Sénat, il est possible qu'elle soit adoptée une fois que Joe Biden aura pris ses fonctions.

Le président élu, qui prêtera serment le 20 janvier, est un opposant à la peine capitale et a promis de travailler avec le Congrès pour l'interdire au niveau fédéral.