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Accord trouvé pour dénouer la crise libanaise

La crise avait dégénéré en combats violents la semaine dernière.
La crise avait dégénéré en combats violents la semaine dernière.
La majorité libanaise, soutenue par les pays occidentaux et l'Arabie saoudite, et l'opposition, appuyée par l'Iran et la Syrie, sont parvenues mercredi à un accord de sortie de crise, repoussant ainsi le spectre d'une guerre civile au pays du Cèdre.

En vertu de cet accord, un nouveau président libanais sera élu
"dans les 24 heures", a annoncé à Doha le Premier ministre qatari,
cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, dont le pays a servi de médiateur
lors des pourparlers (lire encadré).



Il parlait lors d'une cérémonie officielle réunissant l'ensemble
des dirigeants des deux camps, qui participaient depuis vendredi
soir à ces négociations.

Recours aux armes prohibé

L'accord comprend aussi une clause interdisant à l'avenir tout
recours aux armes à des fins politiques.



La crise politique libanaise avait dégénéré le 7 mai en
affrontements sanglants entre factions rivales qui avaient fait 65
morts en une semaine. Lors des combats, le parti chiite Hezbollah,
fer de lance de l'opposition, était parvenu à prendre le contrôle
du secteur ouest de Beyrouth, fief des sunnites, qui soutiennent le
gouvernement.

Sit-in de l'opposition levé

Après le discours du Premier ministre qatari, le président du
Parlement libanais, Nabih Berri, a annoncé que le sit-in observé
depuis fin 2006 dans le centre-ville de Beyrouth par l'opposition,
dont il est l'un des principaux leaders, serait levé le jour même.
Le démantèlement de ce campement a effectivement immédiatement
commencé.



En signe de protestation contre le gouvernement, l'opposition
avait dressé fin 2006 des tentes tout au long des routes menant au
bâtiment abritant le gouvernement, transformant le centre de
Beyrouth en une ville-fantôme et provoquant la fermeture de près de
200 commerces, ainsi que la suppression de milliers d'emplois.

"Nouvel élan"

En visite à Manama, le ministre syrien des Affaires étrangères,
Walid Al-Mouallem, a salué l'accord conclu. Il a souligné
"l'importance de l'entente à laquelle sont parvenus les frères au
Liban" et "espéré que cette entente soit un prélude à un règlement
de la crise politique au Liban".



Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa,
a affirmé qu'il n'y avait "ni vainqueurs, ni vaincus" dans cet
accord et a parlé de "journée historique" et "d'un document qui
donnera un nouvel élan au Liban".



afp/tac/ant

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Un président, enfin

Le Parlement libanais se réunira dimanche pour élire le chef des armées Michel Sleimane à la présidence de la République.

La présidence de la République est vacante depuis le départ en novembre 2007 du pro-syrien Emile Lahoud à la fin de son mandat. La séance du Parlement chargée d'élire son successeur a été reportée à 19 reprises depuis septembre 2007, exacerbant davantage la crise, qui a éclaté fin 2006 avec la démission des six ministres pro-syriens du gouvernement de Fouad Siniora.

L'accord prévoit encore la mise sur pied d'un gouvernement d'union nationale de 30 membres, dont 16 représenteront la majorité et 11 l'opposition, qui obtient donc la minorité de blocage qu'elle réclamait. Les trois ministres restants seront nommés par le président.

Une autre clause de l'accord porte sur la question de la loi électorale, cruciale dans l'optique des élections législatives prévues pour 2009. L'accord prévoit à ce sujet un retour à la loi électorale de 1960, qui n'était plus en vigueur, avec un nouveau découpage des trois circonscriptions que compte Beyrouth.

Satisfaction internationale

L'Iran et la Syrie, alliés du Hezbollah chiite libanais, ont salué l'accord conclu à Doha, qui a aussi été accueilli favorablement par des soutiens de la majorité antisyrienne.

Le porte-parole du ministère iranien des affaires a indiqué que Téhéran espère que cet accord «assurera un avenir brillant et épanoui pour le peuple libanais et sera une première étape pour libérer les territoires libanais occupés» par Israël.

Le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays soutien la majorité parlementaire libanaise, a salué «un grand succès pour le Liban» et a appelé les partis libanais à le mettre en oeuvre «dans son intégralité», a indiqué l'Elysée.

L'Arabie saoudite, qui soutient également la majorité libanaise, a elle aussi annoncé son soutien à l'accord de Doha.