Pour le procureur français, le Vaudois, émir autoproclamé d’un groupe d’hommes radicalisés, présente la responsabilité la plus élevée dans cette affaire. Le procureur a en effet réservé sa peine la plus sévère à Goran, prénom d’emprunt de ce Vaudois arrêté en 2017 en France pour des faits de terrorisme. Quinze ans de réclusion criminelle, contre les 12, 8, 7 et 5 ans requis pour les autres prévenus.
C’est qu’aux yeux du procureur, Goran est le principal animateur de discussions macabres menées avec ses coaccusés, des individus extrêmement radicalisés comme lui. Sur une messagerie cryptée, Goran livre ses réflexions sur des modes opératoires et des cibles d’attentat, il sélectionne les personnes les plus déterminées à passer à l’acte, il répartit les rôles, et propose de fournir des armes.
"Repentance opportuniste"
Et puis en parallèle, toujours selon l’accusation, il se montre violent avec sa femme, ses voisins, il s’initie au tir et teste des explosifs.
De toute évidence, le procureur n’a pas cru aux aveux et aux remords exprimés par Goran devant la Cour. Le représentant du parquet national anti-terroriste a plutôt parlé de "repentance opportuniste", voire de "dissimulation". Il estime donc Goran encore dangereux et capable de récidive. Il a demandé à la Cour de le condamner à quinze ans de prison, dont 10 de sûreté, et une interdiction à vie de se rendre sur le territoire français.
Les avocates du Vaudois prononceront leurs plaidoiries jeudi après-midi. Quant au verdict de la Cour d’assise spéciale de Paris, il est prévu vendredi après-midi.
Marc Menichini