Bobi Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, a obtenu 34,83% des voix, a annoncé samedi la commission électorale de ce pays d'Afrique de l'Est.
La participation a été de 57,22%: environ 10,3 millions d'Ougandais se sont rendus aux urnes pour ce scrutin sous haute surveillance, durant lequel les autorités ont suspendu l'accès à internet et aux réseaux sociaux, après une campagne particulièrement violente.
"Mascarade complète"
Bobi Wine, député de 38 ans et principal rival de Yoweri Museveni parmi les 10 candidats d'opposition, a contesté par avance les résultats du scrutin dès vendredi, en dénonçant "une mascarade complète" et en estimant avoir "largement remporté" l'élection.
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Le député de 38 ans et ex-chanteur de ragga, populaire auprès de la jeunesse ougandaise, a dénoncé des fraudes massives - telles que des bourrages d'urnes, des bulletins préremplis, des électeurs n'ayant reçu des bulletins que pour les législatives ou des agressions contre les observateurs de son parti, parfois chassés des bureaux de vote.
Depuis vendredi soir, des soldats encerclent son domicile, en périphérie de la capitale, Kampala. Son parti dénonce "une assignation à résidence", là où le gouvernement affirme que les militaires assurent sa sécurité.
Eviter la violence
Le président de la commission électorale, Simon Mugenyi Byabakama, a appelé la population à "rester calme et accepter le résultat de ces élections".
Après l'annonce de sa victoire, Yoweri Museveni a remercié ses partisans lors d'un discours télévisé et déclaré que désormais "la seule chose à éviter est la violence".
Le parti de Bobi Wine, la Plateforme de l'unité nationale (NUP), n'a pas exclu la possibilité de manifestations, comme lors de la campagne. En novembre, une énième arrestation de Bobi Wine avait provoqué des protestations au cours desquelles 54 personnes avaient été tuées.
"Les gens sont en colère parce que leur vote a été volé. Ils n'ont pas besoin de moi ou de Bobi pour leur dire de se mettre en colère", a déclaré à l'AFP le porte-parole du NUP, Joel Ssenyonyi. "Même nous, nous ne pouvons pas les contrôler."
Campagne particulièrement violente
Les élections se sont déroulées à l'issue d'une campagne particulièrement violente, marquée par le harcèlement et les arrestations de membres de l'opposition, des agressions contre les médias et la mort d'au moins 54 personnes dans des émeutes après une énième arrestation de Bobi Wine, dont la campagne a été largement entravée au nom des restrictions anti-Covid.
Le scrutin s'est déroulé dans un calme apparent jeudi, mais sous la forte et oppressante présence de policiers anti-émeutes et de militaires, et sur fond de coupure d'internet, entrée samedi dans son 4e jour.
ats/ebz