"Nous sommes fiers d'avoir pris part à l'histoire de l'humanité et de montrer que collaboration, travail d'équipe et une attitude mentale positive permettent de repousser les limites de ce que nous pensons être possible", a déclaré sur son compte Instagram Nirmal Purja, qui faisait partie de l'expédition.
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Les dix Népalais se sont rassemblés juste sous le sommet du K2, situé dans le massif du Karakoram et réputé comme l'une des montagnes les plus dangereuses au monde, pour gravir ensemble les derniers mètres en chantant l'hymne national et y planter le drapeau de leur pays.
Connus depuis des décennies pour leur aptitude à la haute montagne, les Népalais n'avaient encore jamais placé le moindre grimpeur sur une première ascension hivernale d'un sommet de plus de 8000 m, une spécialité longtemps restée la chasse gardée des Polonais.
L'hiver rude du Karakoram
Cône minéral aux lignes élégantes, perdu aux confins du Pakistan, à la frontière avec la Chine, le K2 était le dernier "8000" à résister aux efforts de l'homme en hiver. Il avait été conquis pour la première fois (en été) en 1954 par les Italiens Lino Lacedelli et Achille Compagnoni.
Une poignée d'expéditions avaient tenté l'ascension hivernale, depuis la première en 1987-1988. Mais personne n'était encore monté au-dessus de 7650 m. Toutes s'étaient brisées sur les conditions extrêmes du K2, surnommé la "montagne sauvage".
Le K2 est soumis en hiver à un vent très violent pouvant atteindre les 200 km/h. Les températures peuvent descendre jusqu'à -60° sur les parties sommitales.
L'hiver est plus rude dans le Karakoram qu'en Himalaya. Ce qui explique que la plupart des sommets népalais de plus de 8000 m ont été vaincus en hiver dès les années 1980, alors que les quatre autres situés au Pakistan - outre le K2 - l'ont été dans les années 2010.
afp/asch
Mort d'un alpiniste espagnol
Les risques encourus sont multiples sur le K2, où plus 80 personnes ont trouvé la mort, contre près de 450 qui en ont réussi l'ascension. L'Espagnol Sergi Mingote - faisant partie d'une autre expédition - est ainsi mort samedi après avoir chuté alors qu'il redescendait vers le camp de base, a annoncé sur son compte Instagram un membre de son équipe.
Cette année, pas moins de quatre équipes différentes et une soixantaine de grimpeurs étaient présents sur le K2, soit plus au total que toutes les expéditions précédentes rassemblées.