En pleine crise pandémique qui a justifié de nouvelles mesures de restrictions ce week-end, Giuseppe Conte va tenter de s'assurer le soutien de députés avant celui des sénateurs mardi.
Son gouvernement de coalition, aux affaires depuis septembre 2019, est menacé de tomber après la défection de deux ministres d'Italia Viva dirigé par l'ancien chef de l'exécutif Matteo Renzi.
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Giuseppe Conte devait prendre la parole à midi à la Chambre des députés où ses partenaires de coalition, le Parti démocrate (PD, centre-gauche) et le Mouvement 5 Etoiles (anti-système) ont la majorité.
Vote de confiance mardi au Sénat
Le véritable test sera mardi, lorsqu'il paraîtra devant les sénateurs et devra affronter de facto un vote de confiance. Sans les 18 élus d'Italia Viva, le gouvernement n'a plus la majorité des 321 sièges au Sénat.
"Nous faisons tout pour que la tentative de faire tomber le gouvernement demain échoue. Nous sommes convaincus que nous y parviendrons", a lancé le numéro deux du PD, Andrea Orlando.
Mais le vote au Sénat, et ses conséquences, restent très incertains. Giuseppe Conte a tenté de rallier des parlementaires de l'opposition mais rencontre des vents contraires.
Trois scénarios
Si Matteo Renzi a pris l'engagement que ses troupes s'abstiendraient, les soutiens de Giuseppe Conte devront se compter et le Premier ministre n'est pas assuré de pouvoir se maintenir si sa majorité se révélait trop étriquée.
Dans ce cas, trois scénarios se dessinent: le PD et le M5S pourraient pactiser avec Renzi et former un gouvernement remanié, avec ou sans Conte à sa tête.
Une grande coalition pourrait aussi émerger, menée par une figure institutionnelle, non-partisane. Troisième option: des législatives anticipées, pour lesquelles la droite et l'extrême droite, en embuscade, sont données largement favorites.
afp/ebz
Plan de relance contesté
Matteo Renzi s'oppose à Giuseppe Conte sur la substance du programme de relance de 222,9 milliards d'euros tirés du méga-plan de 750 milliards d'euros adopté à l'été 2020 par les dirigeants européens et dont l'Italie est la principale bénéficiaire.
Il lui reproche de s'aligner sur le M5S et de "dilapider l'argent public" en accordant des rabais fiscaux et aides ad hoc pour des raisons électoralistes au lieu de profiter de cette manne pour investir et réformer structurellement.
Il demande aussi le recours au Mécanisme européen de stabilité (MES), fonds destiné aux pays de la zone euro en difficulté. Dans ce cadre-là, l'Italie pourrait recevoir jusqu'à 37 milliards d'euros supplémentaires, d'autant que le pays contribue à hauteur de 17,9% à ce fonds doté d'une capacité de prêts de 410 milliards.