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Six cents arrestations en Tunisie après une troisième nuit d'émeutes

Les troubles et violences nocturnes se poursuivent en Tunisie
Les troubles et violences nocturnes se poursuivent en Tunisie / Forum / 3 min. / le 19 janvier 2021
Plus de 600 personnes ont été arrêtées lundi en Tunisie après une troisième nuit d'émeutes dans de nombreuses villes, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Ces troubles ont éclaté au lendemain du dixième anniversaire de la chute du régime de l'ex-président Ben Ali.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Khaled Hayouni a fait état de 632 arrestations, évoquant des groupes de personnes entre 15 et 25 ans qui ont "brûlé des pneus et des poubelles afin d'entraver les mouvements des forces de sécurité".

Les heurts ont éclaté dans des zones marginalisées et frappées de plein fouet par une crise économique inédite, la pandémie ayant mis à mal un début de reprise, alors que la classe politique, divisée, est paralysée.

Heurts malgré le confinement

Le dixième anniveraire de la fin du régime tunisien avait été étouffé par un confinement général de quatre jours pour tenter d'endiguer une flambée de cas de Covid-19, assorti d'un couvre feu à partir de 16h. Ces dispositions, qui ont pris fin dimanche soir, n'ont toutefois pas empêché les échauffourées. Leurs causes précises ne sont pas connues, mais elles interviennent dans un contexte d'instabilité politique et de dégradation de la situation sociale en Tunisie.

Ces troubles n'ont "rien à voir avec les mouvements de revendication garantis par la loi et la Constitution", a estimé le ministère de l'Intérieur. "Les revendications se déroulent normalement le jour (...) et sans actes criminels", a-t-il soutenu dans une interview donnée à la radio privée Mosaïque, faisant état de deux blessés parmi les forces de l'ordre.

L'armée déploie des renforts

La police, déployée en nombre dans des dizaines de localités, dont le vaste quartier populaire d'Ettadhamen en périphérie de Tunis, a été prise pour cible par des protestataires souvent jeunes. Des pillages ont également eu lieu dans certaines zones.

L'armée a déployé des renforts dans les régions de Bizerte (nord), Sousse (est), Kasserine et Siliana (centre-ouest) afin de protéger les bâtiments publics, a indiqué de son côté un porte-parole du ministère de la Défense.

ats/vic

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