Cette recrudescence des violences intervient en outre un peu plus de deux semaines après la fin au Darfour de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine (Minuad), une opération présente depuis 13 ans dans cette vaste région de l'ouest du Soudan, minée par l'instabilité.
Les autorités ont imposé un couvre-feu au Darfour-Ouest et le premier ministre Abdallah Hamdok y a envoyé une délégation de "haut rang" pour tenter de rétablir l'ordre. "Le nombre réel de victimes n'est pas encore connu", a dit lundi le gouverneur du Darfour-Ouest, cité par l'agence officielle soudanaise Suna.
Appel à la "désescalade"
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé aux autorités soudanaises "de déployer tous les efforts pour parvenir à une désescalade de la situation, mettre un terme aux combats, restaurer l'ordre et la loi et assurer la protection des civils", selon son porte-parole.
En octobre, le gouvernement de transition, mis en place après la chute de l'autocrate Omar el-Béchir sous la pression d'une contestation populaire, a signé un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles, y compris des mouvements insurgés du Darfour. Mais certains groupes rebelles du Darfour n'ont pas signé.
>> Lire : Le Soudan formalise un accord de paix historique avec plusieurs mouvements rebelles
ats/afp/lan
300'000 morts
Le conflit au Darfour avait débuté en 2003 entre forces loyales au régime du général Omar el-Béchir à Khartoum et des membres de minorités ethniques s'estimant marginalisées et réclamant une répartition plus équitable du pouvoir et des richesses.
Les violences ont fait quelque 300'000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années du conflit, selon l'ONU.