Les allégations concernant la détention par Vladimir Poutine d'une opulente demeure ont fait surface pour la première fois en 2010 lorsqu'un homme d'affaires, dénonçant la corruption officielle, a écrit à ce sujet au président d'alors, Dimitri Medvedev.
En 2014, Reuters a rapporté que la propriété, située sur la côte de la mer Noire près de Guelendjik, avait été en partie financée par l'argent des contribuables à partir d'un projet d'hôpital d'un milliard de dollars. A l'époque, un porte-parole de Vladimir Poutine n'avait pas répondu aux questions de Reuters.
Alexeï Navalny et sa fondation contre la corruption ont publié mardi ce qu'ils disent être des photographies inédites et des visualisations en 3D détaillées des plans du palais. Ils ont aussi diffusé un document écrit qui prouve selon eux que la propriété, d'une valeur de 100 milliards de roubles (1,1 milliard d'euros), appartient bien à Vladimir Poutine. Reuters n'a pas pu vérifier l'authenticité de ces documents.
Selon les informations diffusées par le site d'Alexeï Navalny, la surface du palais serait de 17'700 m2, alors que le terrain environnant - qui appartiendrait au FSB, le Service fédéral de sécurité russe, mais qui serait loué par le propriétaire de la bâtisse jusqu'en 2068 - ferait 7000 hectares, soit 39 fois la principauté de Monaco.
"Poutine n'a pas de palais"
Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a assuré que ces allégations étaient anciennes et fausses, tout en disant ne pas "bien connaître" cette enquête, selon des propos rapportés par l'agence de presse Interfax.
"Je peux immédiatement dire que c'est un vieux dossier. Nous avons expliqué il y a de nombreuses années que Poutine n'a pas de palais à Guelendjik", a dit Dimitri Peskov.
La vidéo diffusée par Navalny et son équipe montre que la propriété est équipée d'un casino, d'un théâtre, de décorations intérieures inspirées de l'ère tsariste et d'une patinoire souterraine.
jfe avec reuters
A peine arrivée, déjà arrêté
La diffusion de cette vidéo intervient alors qu'Alexeï Navalny a été interpellé dimanche à son arrivée à Moscou après quasiment cinq mois de convalescence en Allemagne à la suite de son empoisonnement en août dernier. Sa détention a provoqué les protestations de la communauté internationale.
Des appels à manifester samedi en Russie ont été lancés sur les réseaux sociaux.
L'opposant russe est poursuivi par la justice dans quatre affaires qui, selon lui, sont montées de toutes pièces à des fins politiques, et pour lesquelles il risque des peines de prison s'il est reconnu coupable.
Un tribunal de Moscou doit statuer mercredi sur l'un de ces dossiers, qui porte sur des allégations selon lesquelles il aurait diffamé un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, un crime passible de cinq ans de prison.