Les principales organisations de pêcheurs des trois pays
réclament des compensations financières, alors que la France --qui
assurera au 1er juillet la présidence de l'UE--, l'Espagne et
l'Italie, ont plaidé cette semaine pour des aides directes afin
d'apaiser les pêcheurs.
Une manifestation de pêcheurs espagnols, à laquelle doivent se
joindre des représentants d'organisations de pays européens, aura
lieu vendredi à Madrid. La principale organisation patronale de la
pêche, la Cepesca, qui regroupe 1400 grandes et moyennes
entreprises représentant 20'000 marins, réclame des "mesures
économiques d'urgence" pour répondre à la flambée du carburant et à
la faiblesse des prix du poisson, due selon elle à l'envolée sans
contrôle des importations de poisson extracommunautaires.
Paralysie totale en vue au Portugal
Au Portugal, le gouvernement a refusé mercredi soir d'accorder
des aides d'urgence aux pêcheurs, qui ont donc maintenu leur appel
à la grève. Selon leurs représentants, la paralysie du secteur sera
"totale", à l'exception des archipels des Açores et de Madère, où
les prix des carburants sont nettement inférieurs à ceux pratiqués
sur le continent, grâce à une fiscalité allégée.
En Italie, au moins 5000 pêcheurs devraient suivre le mouvement,
selon la principale fédération, la Federcoopesca (près de 17'000
adhérents). Une autre fédération de pêcheurs, l'Agrital AGCI, s'est
en revanche dissociée de cet appel, jugeant "inutile de faire grève
sans proposition concrète, crédible et partagée et sans qu'aucune
rupture des négociations n'ait eu lieu".
Suite du mouvement en France
En France, où les pêcheurs sont mobilisés depuis plus de 15
jours, le mouvement de protestation a marqué le pas depuis
mercredi, après l'annonce par le gouvernement d'aides d'urgence.
Les pêcheurs français ont néanmoins poursuivi leurs actions jeudi,
bloquant notamment plusieurs sites pétroliers près de Marseille
(sud-est) et le port de Lorient en Bretagne (ouest).
afp/cab
Les routiers grognent également
Les routiers néerlandais ont invité jeudi les automobilistes à jouer du klaxon dans le cadre d'une série d'initiatives pour protester contre l'envolée du prix des carburants.
Les représentants des compagnies de transport, qui exigent l'intervention des pouvoirs publics, ont présenté aux députés une pétition contre la hausse d'une taxe sur le diesel qui doit entrer en vigueur le 1er juillet.
Les routiers ont collecté plus de 112'000 signatures via internet en faveur de l'abrogation de cette taxe sur le carburant adoptée en 1991 pour renflouer les comptes publics.
Ailleurs en Europe, et après leurs collègues français et anglais, qui ont paralysé le centre de Londres, mardi, les routiers bulgares ont manifesté à leur tour mercredi contre la hausse des carburants.
Débats urgents prévus en Suisse
La question de la hausse du prix du pétrole et la crise alimentaire interpelle aussi en Suisse. Le Parlement débattra de ces sujets le 12 juin.
Des débats urgents agendé au Conseil national porteront sur deux thèmes. Le groupe UDC demande d'une part que des diminutions d'impôts soient prises pour soulager la population et l'économie face à la hausse des prix des carburants.
Le PS et les Verts veulent quant à eux s'exprimer sur la crise alimentaire mondiale.
Le bureau du Conseil des Etats n'a pour sa part accordé l'urgence qu'à une interpellation de Rolf Büttiker (PRD/SO) sur le prix du pétrole.